La lecture et le livre, encourager l’écriture, rapprocher le livre des populations, sous tous ses supports, à travers le pays, l’Afrique et le monde, voilà l’objectif de la 2e édition du Salon national du livre, qui se tient du 2 au 5 décembre à la Place du souvenir africain. Parrainée par le professeur Amadou Ly, cette édition était également une occasion de favoriser l’industrie culturelle et créative, après deux ans de restrictions dues à la pandémie du Covid-19.Par Ousmane SOW

– A chaque époque, il y a une actualité très forte qui pèse sur l’humanité. Et les meilleurs ambassadeurs, meilleurs avocats sont toujours les poètes et romanciers, a souligné Amadou Lamine Sall. Selon lui, il faut que les gens apprennent à aller lire, pour comprendre ce qui se passe dans le monde, car il y a un véritable tournant et la réponse n’est pas chez les politiques, mais plutôt chez les créateurs, artistes, écrivains et poètes. «A chaque question, ils ont une réponse, mais cette réponse n’est pas connue. Il faut aller la chercher et, pour aller la chercher, il faut enfin prendre le temps de lire», a-t-il indiqué hier, lors de la cérémonie d’ouverture du Salon national du livre qui, cette année, porte sur le thème : Littérature et Covid-19. Pour le choix du thème, Abdoulaye Diop, ministre de la Culture et de la communication, dit que l’idée était d’analyser l’impact de la pandémie sur la création et la production littéraire. Quant au conférencier, Boubacar Boris Diop, romancier et essayiste, il révèle que même si cette pandémie ne va pas être la plus meurtrière, elle va être sans doute, celle qui marquera le plus les esprits. «Le covid-19 a affecté autant les corps que les esprits. Et, il a laissé deviner une littérature qui va émerger et que nous devons analyser», renseigne-t-il. En initiant le Salon national du livre, le département du ministère de la Culture et de la communication a l’ambition d’inscrire l’actualité autour du livre et de la lecture dans son agenda culturel national, a indiqué le ministre Abdoulaye Diop, qui se réjoui de la place de la littérature sénégalaise dans l’univers des Lettres. «L’organisation de la deuxième édition du salon à Dakar, est une réponse à la demande des acteurs et professionnels de relancer les activités économiques et culturelles, après deux ans de pandémie du Covid-19», a-t-il déclaré.
Faisant la présentation du professeur Amadou Ly, parrain de cette deuxième édition, Mamadou Bâ, professeur de Lettres modernes à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le décrit comme un professeur que tout le monde rêve d’avoir. «Le professeur Ly est un éveilleur, un semeur de vocation. Il appartient à cette race d’érudits, de ces bibliothèques ambulantes vivantes, que l’on consulte pour demander une référence, une précision, une explication. Quand il parle, le cœur de Ly est l’hémicycle de cette bibliothèque. Le professeur Ly, la figure la plus marquante d’une discipline qui s’inventait et qui s’imposait face à des sceptiques». Il faut souligner que ce salon est, bien entendu, un moment de retrouvailles de la famille du livre, mais également de découverte de talents nouveaux et d’échanges entre auteurs, éditeurs, diffuseurs, distributeurs et lecteurs.

Amadou Ly : «Je dois tout au livre»
Choisi comme parrain de cette deuxième édition du Salon national du livre, le professeur Amadou Ly ne cache pas son contentement. «C’est une fierté, en plus d’être un honneur pour moi, d’avoir été choisi comme parrain de la deuxième édition du Salon national du livre. Le livre m’a donné plus que ce que je lui ai donné parce que, c’est le livre qui m’a formé à devenir réellement ce que je suis. Le livre m’a appris à réfléchir, penser, me réjouir de la lecture, car on y trouve du plaisir, pour celui qui sait lire. Donc je dois tout au livre», a-t-il affirmé. Selon lui, la lecture est absolument nécessaire, au plan individuel comme collectif, pour le progrès d’une collectivité. Et sur ce point, il a invité les jeunes à la lecture, même si aujourd’hui, le livre papier est en train de disparaître progressivement, au détriment du livre électronique. «C’est avec beaucoup de désespoir peut être, que je vois les choses avancer vers la disparition progressive du livre papier, mais par ailleurs, le livre papier sera toujours présent parce qu’il nous apprend notre passé. Et notre passé se trouve sur le livre papier. Donc, il faut continuer à faire avancer la lecture au sein de la jeunesse, parce que les réseaux sociaux ne leur apprennent presque rien», conclut-il.
Stagiaire