Désolé !
La malhonnêteté se résume à vouloir lire une «politisation» dans les tentatives de soulèvement populaire observées dans certaines villes du pays, en l’occurrence : Cap Skirring, Touba, Tivaouane, Kaolack, Dakar, Tambacounda et probablement ailleurs…
Peut-on analyser les choses sous un angle à responsabilités partagées ? Je ne le pense pas. Peut-on nuancer ici et maintenant, le sens de responsabilité élevé du Peuple sénégalais dans la gestion de la crise ? Je ne le pense pas non plus. Un Peuple qui, depuis l’éclatement de la crise, occupe la première ligne et suit à la lettre les ordres du haut commandement, quitte même à recevoir des coups, sacrifier sa vie, ses prières collectives, sa liberté, l’avenir de ses enfants…
Un Peuple qui a puisé de ses moyens propres près de 31 milliards de francs Cfa pour montrer la voie à suivre. A cela s’ajoutent les multitudes d’actions sociales, partant d’initiatives locales et de la diaspora observées sur le terrain et à travers les réseaux sociaux.
Un Peuple préférant geler ses activités, mendier pour sauver la face. Non et non, ce Peuple est loin d’être manipulé.
Ce Peuple passif, pieux patient, cohérent et endurant est quitte avec sa conscience.
Ce Peuple a su épouser la  sacralité  exceptionnelle de nos valeureux érudits de toutes obédiences confondues et a pu décortiquer à travers cette crise la pensée de Mahatma Gandhi selon laquelle : «Croire en une chose et ne pas le vivre c’est malhonnête», «Lou way di wouyo daf koy niro».
A l’arrivée, à qui incombe l’échec de la gestion de la crise du Covid-19 ? La réponse coule de source…
Un Peuple qui cherche toujours à comprendre s’il est «confiné» ou «déconfiné» ? La réponse s’éloigne de la source…
Peut-on confirmer que le petit commerçant ruiné par la mauvaise gestion de la crise, l’élève qui est sous la hantise d’une année blanche, le paysan et le transporteur qui expriment leur ras-le-bol afin de regagner la campagne, l’enseignant jeté en pâture, qu’ils soient tous manipulés ? Non, le restaurateur nocturne qui a accepté d’être ruiné par le couvre-feu n’est pas manipulé. Non et non !
Ceux qui pillent le bien public n’en ont pas  le droit, vrai, mais on ne tire pas sur une ambulance, ni un corbillard qui passe…
Ce Peuple a tout donné pour ne rien recevoir…
Chapeau bas au Peuple du Sénégal qui continue d’incarner le sens du sacrifice, de la responsabilité, de la bravoure, et du don de soi des tirailleurs, trahis et humiliés après la guerre…
«Qui veut tuer son chien l’accuse de rage».
Vérités ou mensonges à vous de juger !
Ibra DIACK
Professeur d’HG au Lycée de Fatick