Il n’est pire violence que celle qui consiste à bénéficier de la protection illégale du Gign (gendarmerie), à engager des gros bras de la banlieue comme mercenaires et à penser pouvoir s’attaquer, sans coup férir, à une caravane de candidats de la coalition Manko taxawu senegaal, alors que ces commanditaires assaillants ne sont même pas candidats.
La réplique bien calibrée de notre caravane a permis de neutraliser ces individus en les remettant à leur place. Ils avaient donné dans la provocation simplement pour se faire remarquer de leur chef, mais en ont pris pour leurs petits grades. D’aucuns ont crié à la violence alors que ce sont ces affidés du régime qui sont à l’origine du grabuge.
La mère des violences c’est le débauchage éhonté de candidats d’autres listes, la distribution d’argent en public, en violation des dispositions du Code électoral (article L 106 notamment). La prochaine Assemblée nationale devrait modifier le Code afin que ce genre de vils traîtres soient privés d’éligibilité future durant 10 ans, car ces corrupteurs et ces corrompus agressent la conscience citoyenne.
La reine des violences consiste à instrumentaliser la justice parquetière pour mensongèrement embastiller un supposé futur adversaire, à déclarer publiquement aux commis, par le régime, à la députation qu’ils n’auront aucune excuse après leur future défaite, car Monsieur le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, a bel et bien été mis en prison pour leur faciliter la tâche. Cela est le fait du pouvoir ; or certains s’abstiennent de condamner aussi bien la lâcheté de l’initiative que la déclaration elle-même.
L’impératrice des violences se trouve dans la fraude électorale planifiée par le pouvoir qui, non content de se remplir les poches via un marché de gré à gré injustifié, engagé sous prétexte d’établissement de nouvelle cartes d’identité Cedeao – ce qu’aucun Etat membre Cedeao n’a encore réalisé à ce jour – se permet de s’adonner à un véritable sabotage lors de la distribution des cartes (cartes retrouvées dans des poubelles ou décharges publiques, cartes utilisées pour en dupliquer d’autres au profit de faux destinataires, distribution sélective partisane etc.).
L’épisode illustratif, c’est le cas de ces deux jeunes ruraux de Matam pris la main dans le sac avec près de mille cartes nationales d’identité et d’électeur. Ni la police ni la gendarmerie ne les arrête pas. Le 22 juillet 2017, madame le sous-préfet des Almadies prétend, sans sourciller, que l’un de ces gosses aurait été nommé le 18 juillet par la Ceda (démembrement local de la Commission nationale électorale autonome – Cena), président d’une commission de distribution de ces cartes  au centre de vote Ngalandou Diouf de la Commune de Mermoz-Sacré Cœur. Deux petits bergers analphabètes de Matam n’écrivant ni ne parlant la langue officielle ! Cette dame sous-préfet devrait se cacher plutôt que de tenter d’insulter l’intelligence des Dakarois. Elle doit se croire encore en brousse. D’abord, les cartes ne se distribuent pas au centre de vote, mais à la mairie auprès de la Commission ad hoc. Ensuite, la loi impose de faire appel pour ce travail à «des agents publics à la retraite». Toute décision contraire est illégale. Donc comment ces deux petits bergers matamois peuvent-ils détenir ces cartes à la place de la Commission compétente ? Qui est le représentant du maire dans cette «commission» présidée par un de ces petits ruraux ? Pendant qu’on y est, qu’elle nous publie l’acte de nomination d’un certain M. Ndour se disant «ministre» en service à la présidence de la République et qui, à Nord Foire, distribue à sa guise, hors commission, des cartes en son domicile. Ce n’est certainement pas parce que la Ceda ou les autorités administratives ont violé la loi que leur éventuel acte est valable ; au contraire.
Avec ça l’Intérieur a eu le culot de recourir à la gendarmerie pour forcer le maire de Mermoz-Sacré Cœur à remettre les cartes. Sauf à endosser la posture de complice de fait du forfait de rétention de cartes, que la gendarmerie nous indique où sont ces cartes aujourd’hui ? Entre les mains des vrais électeurs ou détournées par le ministre de l’Intérieur qui n’a pas à les détenir. Avec ça, on a le toupet de menacer de porter plainte contre le maire. Pourquoi la Cena demeure  muette ?
Comment s’étonner que certains élèves et enseignants organisent des fuites au Bac ou au Bfem quand l’exemple de la fraude comme pratique sociale vient d’en haut ! La fraude électorale, détournement de la volonté populaire, constitue une violence pire que le détournement des 53 milliards de francs Cfa.
Les uns et les autres se limitent à commenter ces fraudes et lorsque Maître Wade invite à une rencontre/marche en direction du ministère de l’Intérieur, en manière de protestation populaire, une foultitude de zouaves crie à la violence. Or Wade a raison. Si c’était Y’en a marre qui sponsorisait  l’initiative, ils auraient tous accourus à bride abattue. Des complexés !
Les néo politiciens, candidats frileux, doivent savoir que ceux qui sont sur le terrain depuis 30-40 ans ne les ont pas attendus pour faire évoluer la démocratie au Sénégal. Ce travail s’est effectué à travers des combats qui ne sont pas verbaux. Personne ne les a vus le 23 juin 2011. Qu’ils arrêtent de jouer les donneurs de leçons, car eux sont encore en cours, à l’école de la politique ! Le combat politique est forcément physique. La rétention de cartes d’identité et d’électeur ainsi que s’y adonne le pouvoir depuis le début du processus représente un acte majeur de violence, un acte d’oppression. Or, le Peuple a le devoir sacré de faire face à l’oppression par tous les moyens.
Les Dakarois doivent refuser de voter pour la liste du pouvoir, car la «tête de liste» leur ment quand il veut leur faire croire qu’il est à la recherche d’un poste de député. Dans ce pays, qui a déjà vu, qui peut imaginer qu’un ministre des Finances troquerait volontairement son portefeuille contre un siège de député ?
Les Sénégalais doivent, eux aussi, refuser de voter pour la liste du pouvoir malgré ses sondages bidons relayés par les organes de presse à la solde du régime. Ce dernier prépare le pire pour le pays.
Les pays pétroliers d’Afrique centrale membres du franc Cfa ont mal géré leurs ressources depuis la chute continuelle du prix du pétrole. Résultat : suite à un Sommet des chefs d’Etat à Yaoundé en présence du ministre français des Finances (M. Sapin, à l’époque) et de la directrice générale du Fmi, Mme Christine Lagarde, la dévaluation du Cfa avait été envisagée si des mesures effectives de redressement n’étaient pas adoptées et surtout mises en œuvre. Apparemment, l’alerte et la mise en garde ont été vaines. De sorte que le gouvernement Macron menace le Cfa de dévaluation or celle-ci ne saurait intervenir sans l’accord de la zone Bceao à laquelle nous appartenons.
Voilà ce qui explique les audiences quasi jumelles des deux chefs d’Etat leaders de l’Umoa/Uemoa. L’exigence de dévaluation a été mise sur la table sauf acceptation de la zone Bceao de se délester de certaines réserves à prêter à la zone Beac.
Selon des sources proches du dossier, le chef de l’Etat sénégalais et son ministre des Finances sont ouverts à la dévaluation, mais ont demandé un répit de quelques mois afin de passer la période des Législatives. En d’autres termes, s’ils sortaient vainqueurs, ils donneraient leur feu vert à la dévaluation de notre monnaie.
Pour notre part, nous sommes opposés à tout prêt comme à toute dévaluation. Voilà pourquoi nous sollicitons des Sénégalais la majorité à l’issue de ces Législatives afin que le gouvernement de cohabitation que nous mettrons sur pied puisse démarcher les autres pays membres de la Bceao pour qu’à travers la mise en œuvre de l’article 13 de l’Accord de coopération entre la France et les Etats membres de l’Umoa, nous engagions sans délai, avec les autorités françaises, les négociations en vue des arrangements nécessaires à notre indépendance monétaire véritable. Nous soutenons que le Cfa, en zone Bceao, est un bon instrument. Il est bien géré, éternellement créditeur auprès du Compte d’opérations du Trésor français et dispose d’un niveau de couverture monétaire rare au plan international. Il convient donc de décrocher pour ne pas être largué ou sanctionné abusivement.
Après la dévaluation de 1994, nous avons mis 20 ans pour nous refaire. Si une prochaine intervenait, ce sera un demi-siècle.
Jean-Paul Dias
Mankoo taxawu senegaal