Frustrés de Yewwi askan wi d’un côté, la Gauche de l’autre et la famille libérale en embuscade vont disputer au parti Pastef le contrôle de l’Assemblée nationale. C’est le retour des familles idéologiques en cette veille d’élections législatives. Une situation qui pourrait donner naissance à une alliance contre-nature dont l’objectif serait de contraindre le pouvoir à une cohabitation.
Par Malick GAYE – La page de la Présidentielle tournée, la recomposition de l’échiquier politique est maintenant lancée. Le point d’orgue de ce changement va être la composition de la prochaine Assemblée nationale. Comme après chaque alternance, la classe politique fait sa mue. Pour l’heure, les grands ensembles semblent être privilégiés par les états-majors. Des alliances improbables, on semble se diriger vers la reconstitution des grandes familles politiques. Les frustrés de la défunte Coalition Yewwi askan wi ont coopté Thierno Bocoum et Pape Djibril Fall. Ainsi, Taxawu Senegaal, le Pur et quelques mouvements et partis politiques veulent refaire le coup de juillet 2022 qui a failli forcer une cohabitation à l’ancien régime. Ce qui ne sera pas chose aisée, au regard des scores qu’ils ont faits à la dernière Présidentielle. En effet, ils devront résoudre l’équation de la remontée des suffrages. En moins de 8 mois, comment Taxawu et le Pur vont-ils faire pour remobiliser les troupes et faire un score honorable ?
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Une question que Amadou Ba et les siens ne vont certainement pas se poser. En effet, choisi par Macky Sall pour être le candidat de Bby, Amadou Ba avait réussi à avoir plus de 35% des suffrages, et ce, malgré l’adversité dans sa propre formation politique. Désormais avec «Nouvelle responsabilité», l’ancien Premier ministre est parti avec les deux plus grands alliés de Macky qui sont le Ps et l’Afp. Et avec la trentaine de partis issus de la Gauche, Amadou Ba semble vider la défunte Bby de sa substance. Faut-il le rappeler, l’ancien premier ministre est parti de l’Apr avec des ténors du parti. Pour juguler ces départs, l’Apr s’est tournée vers sa famille libérale. En effet, l’Ucs de Baldé, Bokk gis-gis de Pape Diop, le Rewmi de Idrissa Seck, une partie du Pds et la bande à Oumar Sarr vont aller aux Législatives ensemble. Que vaut cette coalition ? Au soir du 17 novembre, la question ne se posera plus.
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En attendant, ils peuvent nourrir des regrets. En effet, ces retrouvailles de la famille libérale, si elles étaient effectives au mois de mars passé, la question ne se poserait pas.
L’intercoalition, une solution à envisager
Toutes les coalitions de l’opposition ont un intérêt commun : empêcher le parti Pastef de contrôler l’Hémicycle. Ce trait d’union pourrait être le ciment d’une intercoalition, comme l’avait fait Yewwi askan wi et Wallu. En effet, dans l’optique de prendre le Perchoir, l’opposition, avec ces blocs, pourrait opter pour ce genre d’alliance. Qui, par le passé, avait montré ses bénéfices. Cependant, un doute subsiste. En effet, Amadou Ba, qui a vu sa candidature à la Présidentielle sabotée par l’Apr et aidée par le Pds, va-t-il accepter de cheminer avec le parti de Macky Sall ? C’est le seul obstacle à la formation d’une intercoalition de l’opposition. Et dans la même logique, comment Amadou Ba pourrait-il expliquer une probable alliance avec ses «frères ennemis» qu’il a quittés en créant sa propre formation politique ?
Mais en politique, l’impossible est juste impossible !
mgaye@lequotidien.sn