Législatives de juillet 2022 : Des professionnels de la pêche à l’assaut du Parlement

Désabusés par les politiques qui, estiment-ils, n’ont jamais tenu compte des besoins de leur secteur, les acteurs de la pêche ont décidé de s’engager directement en politique et chercher à gagner des sièges à l’Assemblée nationale pour régler des questions de leur secteur.Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant) –
Des professionnels du secteur de la pêche comptent aller aux Législatives de juillet 2022 sous leur propre bannière. Regroupés autour du mouvement And suqqali napp gui, ces acteurs ont fait face à la presse le mardi dernier, après une réunion ayant enregistré la présence des représentants dans plusieurs zones du pays. «Nous avons prévu d’aller aux Législatives tout seuls. Ni avec la mouvance présidentielle ni avec l’opposition, parce que nous avons constaté que depuis plusieurs années, le secteur de la pêche a été oublié (…). Les pêcheurs, mareyeurs, transformatrices de produits halieutiques ont été mis à la touche ; c’est pour cela que nous avons décidé de partir à l’Assemblée pour défendre tout ce qui touche à notre secteur», a soutenu Abdou Keïta venu d’Elinkine (Casamance).
Cet acteur de la pêche a voulu expliquer leur choix en disant : «Comment voulez-vous qu’en tant qu’acteurs de la pêche, nous restions à dormir et regarder les gens traiter tous les problèmes, à l’exception de ceux touchant à la pêche». Il a indiqué : «Nous allons récupérer la moitié des sièges de l’Assemblée nationale ; de Saint Louis au Cap-Skirring, nous sommes des milliers.» Pour Pierre Mboup, membre de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapaas) et ancien président du quai de pêche de Rufisque, les élections législatives sont une bonne occasion pour se faire entendre.
«Depuis deux ans, notre secteur est dans une crise profonde et personne ne nous est venu en aide. C’est l’occasion, avec ces élections, de changer le système en plaçant notre liste. Nous allons gagner des sièges à l’Assemblée nationale pour y évoquer les problèmes de la pêche», a-t-il indiqué, assurant que la quête de parrains ne sera pas un problème pour le mouvement qui compte des membres dans plusieurs localités du pays. «Ce sont 38 mille parrains qui sont demandés, mais nous allons en collecter 200 mille», a-t-il promis.
Au-delà même des Législatives, le mouvement compte peser désormais de tout son poids pour le choix du ministre à la tête du département des pêches. «Désormais, à chaque Présidentielle, on va s’activer pour signer des protocoles afin que le ministère de la Pêche ne revienne plus à n’importe qui», a insisté M. Mboup, assurant que la mauvaise gestion du département pendant les dix dernières années est la cause de la crise profonde que vit actuellement le secteur.
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