C’est une Leïla Slimani épanouie et rayonnante qui a donné rendez-vous au Fipa. L’écrivaine et prix Goncourt 2016 pour Chanson douce était, jeudi 26 janvier, l’invitée du grand Festival international de la télévision à Biarritz. Enceinte de son deuxième enfant, l’écrivaine franco-marocaine  ne nous a pas confié si son nouveau roman parlera de la télévision («mon mari est la seule personne à qui j’ai dit sur quoi je travaille»). En revanche, elle nous a expliqué sa relation à la télévision et son style littéraire très cinématographique. Entretien.

Parmi les protagonistes de votre roman Chanson dou­ce, il n’y a personne qui regarde la télé. Vous êtes écrivaine. Quelle est votre relation à la télévision ? Regardez-vous la télévision ?
Si, ils regardent la télé. Par exemple, la nounou met la télé quand il y a les attentats. Il y a la télé qui tourne en boucle dans l’appartement. Et puis, ce n’est pas parce qu’on ne raconte pas qu’ils regardent la télé qu’ils ne la regardent pas. Il y a plein de choses qu’on ne peut pas raconter. Un roman n’est jamais exhaustif. Quant à moi, je regarde très très peu la télé. Je regarde des émissions politiques, quelques émissions littéraires et les informations, mais c’est tout.

Votre livre Chanson douce sera bientôt adapté au cinéma. Vous ne pouvez pas encore révéler le nom du réalisateur, mais quel sera votre rôle dans cette adaptation ?
Aucun. Je n’aurai aucun rôle [sourire].

Et vous ne voulez pas non plus avoir de rôle ?
Non.

Pourquoi ?
Parce que cela ne m’intéresse pas. Parce que j’ai envie que cela devienne l’objet artistique d’un cinéaste. Et moi, je ne suis pas cinéaste [sourire].

Votre style littéraire est très cinématographique, avec des flash-backs, des travellings… Vous dites écrire en trois dimensions. Qu’est-ce que cela signifie ?
Cela signifie voir la scène. Quand je raconte, j’ai la sensation de voir ce qui se passe et donc de décrire un mouvement, une dynamique. C’est véritablement ça, surtout être dans une dynamique de raconter l’évolution d’une situation
.
Après votre prix Gon­court, combien de propositions avez-vous eues d’écrire des scénarios pour le cinéma ou la télévision ?
J’en ai eu quelques-unes [rires]. Je ne sais pas, peut-être une petite dizaine.
Cela vous intéresse de devenir aussi scénariste pour la télévision ou le cinéma ?
Pas tout de suite. J’ai envie d’écrire des romans.
Rfi.fr