Les deux bords de la ligne rouge : Plaidoyer pour plus de justice, plus d’équité et plus de responsabilité !

L’injustice est à l’origine de tous les maux du monde (terrorisme, guerre, conflits, etc.). Il nen demeure pas moins que le sens de la responsabilité doit accompagner chaque lutte.
Nous passons tous les jours indifférents à côté de situations d’injustice. Les couches les plus faibles, inconnues et démunies, les prolétaires, ex-travailleurs d’entreprises liquidées subissent tous les jours des cas d’injustice et d’iniquité dans l’indifférence absolue de l’opinion publique et d’organisations de défense des droits humains. Nous avons tendance à ignorer de bonnes causes tant que nos bras longs et notre statut socioprofessionnel nous facilitent l’accès aux privilèges, aux ressources primaires comme l’eau potable, l’électricité et les soins de santé, à la justice équitable et clémente, à une éducation de qualité dans un environnement viable. Tous ces innocents injustement oubliés, victimes d’un encadrement manqué, arbitrairement et longuement détenus en attente d’un jugement qui les disculpe souvent pour ensuite les voir jetés plus démunis, plus appauvris et perdus, sans famille ni tuteur, dans une vie de plus en plus individualiste.
Ces situations nous laissent pourtant de marbre. Mais, il suffit qu’un homme public connu et populaire soit frappé d’injustice qu’on veuille que le monde s’effondre.
Les peuples forts ne négligent aucune forme d’injustice. Nous passons chaque jour à côté de tout ce qui aurait dû déclencher une marche ou une simple indignation. Nous nous alarmons pourtant lorsque les conséquences de ces mille poids mille mesures nous rattrapent.
Tous les bandits à col blanc, trafiquants Vip et délinquants de luxe sont aussitôt libérés et promus avant qu’ils aient été appréhendés. Les malchanceux parmi eux, bénéficient de conditions préférentielles de détention, le temps d’un arrangement sous l’œil d’une opinion publique aphone, indifférente et léthargique.
Les trottoirs et chaussées à peine ensablés des quartiers chics, zones de passage des cortèges politiques arrogamment bruyants, sont quotidiennement balayés pendant que la banlieue et autres périphéries mal aménagées pataugent dans des ruelles étroites mal loties et mal éclairées, où même un cortège funèbre peut perdre des heures à se frayer un passage. Lorsqu’ils délivrent un service de la commande publique, aucune échéance n’est garantie pour leurs créances, rendant coûteux et presque impossible l’accès aux produits financiers.
De bons et loyaux hommes d’affaires sont expropriés, spoliés et ruinés par des sachants bien organisés et associés à dessein. Ils souffrent dans la dignité avec l’espoir d’une justice républicaine ou divine pas toujours immédiate.
Et nous sommes surpris quand le karma nous montre par moments, la valeur de la justice à travers ce à quoi nous sommes sensibles. Nous sommes tous fautifs de ce qui nous arrive dès lors qu’on laisse des dérives embryonnaires s’accumuler pour pondre d’incontrôlables grandes sœurs.
Les acteurs de la violence dans nos espaces publics viennent tous de chez nous.
S’ils sont du rang des Fds, il s’agit de frères, de cousins, d’amis, aux ordres d’un Etat pas toujours conscient des conséquences d’une formation incomplète, insuffisante ou sans application.
S’ils sont des jeunes fougueux, il s’agit aussi de nos enfants, neveux et voisins, sous l’emprise d’une colère incontrôlée dans le feu de l’action.
Invitons-les tous à savoir raison garder.
– Disons-leur que, quelle que puisse être l’impertinence apparente ou l’inopportunité supposée ou démontrée d’une infrastructure livrée ou en cours de construction (Ter, Ddd, Brt, entre autres), sa destruction n’aura comme conséquence que la mobilisation à notre charge, d’autres ressources financières qui auraient pu servir d’autres projets. Qui plus est, nous, le bas peuple, continuons d’attendre davantage plus longtemps aux arrêts de bus et de supporter les conséquences des paiements effectués au titre des assurances obligées de les recouvrer par d’autres moyens dans le moyen et le long termes, à notre charge. Ceci, quel que soit l’héritier du pouvoir.
– Disons-leur que les voitures brûlées peuvent bien être celles d’innocents visiteurs ou passants inconnus qui ont durement épargné sans avoir, pour la plupart, le bénéfice d’un dédommagement, ni par les assurances du fait de la nature de leur police ou du sinistre ni par l’Etat dont ils n’ont pas accès aux privilèges. Lorsqu’il s’agit de véhicules affectés aux agents de l’Etat, ils sont remplacés aux frais du contribuable.
– Disons-leur de penser aux petits enfants et aux vieux, aux femmes et hommes, handicapés ou malades qui peuvent se trouver dans les maisons ou les voitures inconsciemment ciblées par des actes incendiaires ou de vandalisme.
– Disons-leur que pris individuellement, nous sommes persuadés que chacun d’entre eux risquerait sa propre vie pour secourir ces personnes vulnérables en situation de détresse.
– Disons-leur d’imaginer qu’au même moment qu’ils profèrent un sinistre chez autrui, que leur propre famille en soit victime des mêmes agressions.
– Disons-leur que revendiquer contre l’injustice ou l’oppression n’est pas forcément un exercice d’installation du chaos. Tout le monde est héritier du futur état dans lequel le pays sera.
– Disons-leur d’imaginer devoir porter leur petite sœur de bas âge ou leur chère maman au dos, psychologiquement tous traumatisés, rampant et rasant les végétations en quête d’une place incertaine dans un avion, un bateau ou un camion d’évacuation d’organisation humanitaire dans leur mission d’assistance lors des conflits internes. C’est le plus sombre tableau auquel s’apparente le quotidien d’un environnement conflictuel.
– Disons-leur que tout le monde est perdant à l’heure du bilan d’un pays sinistré par le conflit.
Que la paix revienne et reste avec nous jusqu’aux lendemains de l’élection et encore longtemps après.
Djibril SARR