Inquiets de la situation économique de leur entreprise, les membres du comité directeur de l’Association des diplômés des écoles de la poste demandent à voir clair dans la gestion de la structure, et demandent un audit de la boîte pour comprendre la cause de leurs malheurs.
L’Amicale des diplômés des écoles de la poste (Adep), structure informelle qui regroupe tous les employés de la Poste, sortis de la prestigieuse Ecole des postes de Rufisque, s’est prononcée sur les difficultés que traverse La Poste sénégalaise. Une sortie motivée, assurent les membres de cette structure, par l’article du journal Le Quotidien des samedi 16 et dimanche 17 septembre 2017 faisant état à sa Une de la «Privatisation de la Sonacos et de La Poste». Depuis, le comité directeur de l’Adep assure dans un communiqué que l’angoisse des employés de la boîte est persistante alors que «cet article n’a fait que reprendre des informations disponibles dans le Mémorandum sur les politiques économiques et financières 2015-2018 (Mpef), remises à jour en annexe de la Lettre d’intention en date du 06/06/2017, adressée par le ministre de l’Economie, des finances et du plan à la directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi)», informe le communiqué. L’Adep rappelle que le mémorandum au Fonds monétaire faisait état de «problèmes persistants de gestion de la trésorerie et de plus en plus exacerbés, d’une accumulation des soldes créditeurs des comptes de dépôt, de difficultés financières continues, alors que la dette de La Poste envers le Trésor public dépasse aujourd’hui les 150 milliards de F Cfa ainsi qu’une mauvaise gestion».
Ces agents, soucieux de la survie de leur entreprise, dénoncent l’absence de communication des dirigeants de La Poste face aux nombreux questionnements, en plus de la «gestion discrétionnaire d’un dossier aussi stratégique qui met en jeu l’avenir professionnel de plus de 3 000 travailleurs, particulièrement d’honnêtes agents qui ne doivent leur sort qu’à leur effort personnel en réussissant aux concours nationaux». L’amicale déplore par ailleurs «le mutisme des syndicats qui demeurent les représentants légaux du personnel». Elle demande ainsi aux dirigeants de la boîte d’instaurer un dialogue qui devrait impliquer des partenaires sociaux, représentants légaux des travailleurs, à travers une négociation tripartite (Etat-Poste-syndicats) dans la conduite de toutes mesures ou réformes envisagées.
Cela serait pour les membres de cette amicale la recette qui permettrait d’instaurer un climat social apaisé. L’Amicale des diplômés de la poste exige également «la lumière sur toutes les actions» jusque-là entreprises par les autorités de La Poste dans le cadre de sa restructuration afin de mettre le personnel au même niveau d’information. Elle veut également un audit de sa gestion afin de situer les responsabilités des problèmes qui ont poussé l’Etat à envisager le plus sérieusement possible la privatisation de la partie financière de la Poste, donc la plus rentable.
Stagiaire