L’inhumation des personnes décédées du Covid-19 tourne parfois à l’affrontement, comme ce fut le cas ces derniers jours à Malika et Diamaguène-Sicap-Mbao. Les pompiers, qui assurent cette tâche, tentent de dissiper les craintes.

Situation exceptionnelle, comportement inédit. Ga­gnées par la peur du Covid-19, les populations de certaines localités jouent aux gendarmes, contrôlent les activités dévolues à l’Etat. A Malika et Diamaguène-Sicap-Mbao, elles ont poussé l’audace jusqu’à s’opposer à l’enterrement de certains individus sur la base qu’ils seraient atteints du coronavirus. Au cœur des opérations d’inhumation de ces cas, les sapeurs-pompiers et les agents de la Croix-Rouge ont été attaqués par les citoyens qui montent la garde devant leurs cimetières. La Brigade nationale des sapeurs-pompiers, qui comprend les craintes et appréhensions des responsables de tels actes, rappelle que ces corps ne présentent aucun risque : «Toutes les dispositions sont prises pour que ces corps ne présentent aucun danger, ni pour elles, ni pour ces personnels chargés de cette noble tâche. Les dépouilles provenant de l’étranger sont placées dans un cercueil étanche, normalisé et celles d’ici ont fait l’objet d’un traitement sécurisé au niveau des morgues.»
La Brigade nationale des sapeurs-pompiers appelle «les populations à une attitude respectueuse pour le repos de l’âme des défunts et à un comportement plus citoyen à l’égard de ces services qui, jour et nuit, veillent à leur sécurité, leur santé, leur quiétude, mais aussi pour la préservation du matériel acquis au frais du contribuable».
Dans un entretien avec Le Quotidien, le directeur de l’hôpital de Fann expliquait que ce sont le «Service d’hygiène, la Croix-Rouge et les sapeurs-pompiers qui gèrent le corps et qui le mettent à terre, mais de manière digne. On le lave, la famille fait la prière mortuaire tout en sachant qu’il y a une certaine distance à respecter. Ce sont des séances mortuaires qui sont assez sécurisées».