Les insuffisants rénaux risquent leur vie. Ils n’ont pas pu faire leur séance de dialyse hier à l’Hôpital général de Grand-Yoff, faute d’intrants. Dans ce centre, 40 personnes sont prises en charge. Les malades, très remontés contre le ministre de la Santé et de l’action sociale, lancent un appel aux autorités et demandent à l’Etat de payer les fournisseurs pour leur permettre de se soigner afin de rester en vie.
Le insuffisants rénaux de l’Hôpital général de Grand-Yoff, qui devaient faire hier leur séance de dialyse, ont été renvoyés à plus tard. «Le centre manque de tout et ne dispose pas d’intrants indispensables à la dialyse», renseigne Mamadou Ndiaye, venu faire sa séance. Ne pouvant pas accepter la décision, les patients ont décidé d’assiéger la structure hospitalière. Devant la pression des malades, la direction a indiqué que les intrants ont quitté Touba pour venir à Dakar et qu’incessamment la machine va de nouveau fonctionner. Une information qui ne rassure guère les hémodialysés qui ont décidé de rester sur place. «Nous allons rester ici et attendre. Nous ne pouvons pas rester 48h sans faire la dialyse. Notre vie est en jeu», soutient Mamadou Ndiaye, désespéré, au bout du fil. Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se présente dans ce centre de dialyse, dénonce le patient M. Ndiaye. «Depuis une année, nous vivons cette situation. Tantôt c’est un problème de pièce pour la machine, tantôt ce sont des consommables qui manquent», fustige M. Ndiaye. Poursuivant son propos, il révèle que des fois, pour faire la dialyse, le personnel du centre remue ciel et terre. «Les infirmiers vont même jusqu’à quémander des intrants dans les centres des autres hôpitaux», témoigne-t-il. Le manque d’intrants est très récurrent dans les centres de dialyse, particulièrement à Hoggy. Ce problème dépasse même la direction des hôpitaux. Et Mamadou Ndiaye accuse le ministère de la Santé et de l’action sociale d’être le principal responsable de cette situation, même si par ailleurs il reconnaît que l’Etat doit énormément de l’argent aux fournisseurs. La conséquence de tout cela «c’est que les fournisseurs refusent de livrer les intrants sans être payés», soutient-il. D’après certaines sources, la Couverture maladie universelle (Cmu) doit 7 milliards à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) pour la prise en charge des personnes souffrant d’insuffisance rénale. Une facture très salée qui risque de plonger la Pna dans le gouffre. Mais cette situation n’arrange en rien les insuffisants rénaux. Ces patients risquent de payer très cher ces dysfonctionnements, car pour rester en vie, il faut qu’ils fassent la dialyse à la date indiquée. Mamadou Ndiaye lance ainsi un appel à l’Etat et au ministre de tutelle pour trouver des solutions avant que le pire ne se produise.