Les nouvelles pratiques de l’apocalypse

C’est le temps des injures et des accusations calomnieuses, c’est le moment de l’incompréhension, l’époque qui marque le début de la fin, les hommes qui s’empêtrent dans l’enfer de la contre-vérité et de l’injustice.
La pire des injustices est l’élection des imbéciles surtout les plus heureux parmi eux, au détriment des savants, des chercheurs, des intellectuels, des artistes, des religieux, des écrivains et des initiés qui eux savent un peu de l’à-venir. Au nom du populisme démocratique, la libération de la voix, même au détriment du Peuple qui cherche un guide, fut-il suprême. C’est l’apocalypse, selon monsieur tout le monde, le citoyen lambda (pourquoi lambda et non epsilon ?), peut-être parce que ça fait lambada, cette danse endiablée, ces diables de mensonge, ces fake news apocalyptiques véhiculés par des quidams, des crédules, des fanatiques, mais surtout des leaders politiques, des anarchistes qui se disent «le temps de vérifier ce sera trop tard», ils sont pernicieux ces derniers, ils devraient être jugés et condamnés, mais le souffre mortel de la révolution cosmique fera le reste. La réinitialisation cosmique n’attend pas toujours les cent millions d’années, tous les onze ans, cent ans aussi il se passe quelque chose. De toutes les façons, les hommes morts reviennent toujours peupler la terre qu’ils ont détruite, mais en mieux, c’est le chemin de la perfection pour eux ; ils ont été suffisamment terrorisés par le déferlement des éléments de la nature pendant des millions d’années pour en arriver «à se tenir à carreau». Tous les morts ne tiendront pas sur cette terre, il y aura une régénération, un voyage, un changement spatio-temporel, une dilatation de contenant qui va préparer la grande chute dans la mer de l’origine de tout. Il n’y aura ni début ni fin, mais un flux continu. Ce jour-là, toute l’existence saura que Dieu est tout.
Mais entre-temps, l’apocalypse de l’insouciance, du laisser-faire, aura jeté sa terrifiante contribution. Si les hommes étaient capables de se souvenir d’où ils viennent, le temps qu’ils ont parcouru, les différents lieux du grand parcours, le voyage dans le temps, pourquoi habitent-ils ici et là et pas ailleurs, le monde irait mieux. Il y aurait moins de chienlit. Les grands frères du monde ne sont ni les Africains, les Indiens, les Européens ou les Arabes, les grands frères du monde sont une élite mystérieuse, des âmes anciennes, ils sont partout dans toutes les cultures, les races, ils se souviennent autant que possible. Certaines œuvres du monde artistique ne sont que des suggestions du passé de l’humanité, elles annoncent l’avenir aussi. La plupart des hommes, même les scientifiques, ont intérêt à ignorer certaines choses, une manière de les encourager vers la perfection, la créativité, l’interrogation, l’étonnement, l’observation. Nous avons l’illusion d’être le début et la fin, les meilleurs de la création comme si rien ne s’était passé avant nous. Nous avons oublié que la crise de la vérité et l’injustice ont détruit bien des cultures. Le feu des injures, des imprécations, des manipulations, des jurons aura raison de notre civilisation. Beaucoup de maisons habitées par des particuliers vont brûler à cause du blasphème, des hécatombes auront lieu à cause de simples jurons, d’un regard haineux envers un homme de Dieu, membre éminent de l’élite mystérieuse, simples gens habillés en guenilles ou grandes âmes cachées dans le corps social de la modernité, ils sont juge, député ou bien même commerçant, les hommes de Dieu peuvent tout faire sauf mentir, la misère noire peut les envahir, mais jamais la nudité totale, leurs parties honteuses sont toujours préservées, dernier espace où le langage du mystère s’exprime : le sexe est un organe sacré, c’est une signature mystique, le dernier message pour les incrédules et insouciants prisonniers de l’époque. Les âmes qui se méfieront de l’époque, de l’actualité, de l’information, des choses qui se passent dans le monde seront sauvées.
Les hommes ont grand intérêt à regarder vers le ciel, le message est dans la direction des fusées, des satellites et des projets de voyage inter-spatial. Ces grands projets nous rappellent quelque chose de grave et d’imminent : le voyage vers d’autres espaces pour sauver ce qui restera de l’humanité. Le projet d’aller sur mars est certainement le fruit des réminiscences des voyages du passé. Les hommes ont quitté des lieux vers d’autres et ainsi de suite, mais quels lieux, quels espaces ? Seules les âmes en sont témoins et ils gardent le secret dans la boîte noire de l’oubli nécessaire. Les choses sont plus graves, plus majestueuses que l’on pense.