Les propositions du gouvernement pour une reprise des enseignements dans les écoles sont insuffisantes. C’est le point de vue des syndicalistes qui ont prévu de se réunir jeudi prochain avec les ministres impliqués dans la résolution de la crise.Par Aliou DIALLO

– Il n’y a pas encore d’issue à la crise scolaire. Les syndicats d’enseignants et le gouvernement n’ont toujours pas trouvé d’accords pour une reprise des cours. Et il y a encore des points d’achoppement à résoudre. Ils se sont donné rendez-vous jeudi prochain, après plusieurs heures de discussions, samedi dernier, pour lever les blocages.
Aujourd’hui, la partie syndicale trouve qu’il y a des insuffisances dans les propositions soumises par l’Etat. Abdoulaye Ndoye, Secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire (Cusems), a précisé qu’ils n’ont jamais demandé la défiscalisation de l’indemnité de logement. Il explique : «Con­formément aux résultats de l’étude sur le système de rémunération des agents de l’Etat, réalisée par le cabinet Mgp Afrique, qui a révélé des iniquités et des injustices, nous avons demandé la modulation de l’indemnité de logement et le paiement de cette indemnité en tenant compte des hiérarchies pour corriger les iniquités et les injustices.»
Le deuxième point d’achoppement est le point indiciaire. D’après Abdoulaye Ndoye, «on l’avait porté à 10% lors de la réunion restreinte entre la Direction de la solde et les organisations syndicales les plus représentatives». Mais, dit-il, «aujourd’hui, ils l’ont ramené à 5%. Ça également, ce n’est pas possible. Il y a également l’indemnité d’enseignement qui a été portée lors de la commission à 70% d’augmentation. Aujourd’hui, on nous parle de 60%». Estimant qu’il y a des problèmes au niveau des chiffres, les syndicalistes demandent d’abord au gouvernement de régler ces problèmes. «Car ce sont des préoccupations fortes», disent-ils. Ainsi le Sg du Cusems estime que le gouvernement est «seul et unique responsable» si la crise scolaire perdure. «La clé de la solution est entre les mains du ministre des Fi­nances et du budget, Abdou­laye Daouda Diallo, et ses collègues en charge des revendications des syndicats», enchaîne Abdoulaye Ndoye.
A l’opposé du Saemss et du Cusems, intraitables sur certaines questions, les 5 syndicats du G7 reconnaissent des avancées par rapport aux propositions du gouvernement. Le Secrétaire général national de l’Union démocratique des enseignantes et enseignants du Sénégal (Uden), Abdou­rahmane Guèye, porte-parole de ce collège, note par contre que «l’augmentation de la prime scolaire qui était de 25 mille F Cfa et qui a été amenée à 60 mille F est en deçà de nos attentes». Il estime qu’«en réalité, avec les augmentations opérées, ils ont vu qu’il y a un écart relativement considérable entre les Tcmeg et les instituteurs. Nous pensons qu’on ne peut pas se mettre dans une dynamique de régler des iniquités et en créer d’autres».

En attendant, les deux syndicats majoritaires au moyen-secondaire maintiennent leur mot d’ordre. Depuis plusieurs semaines, le Saemss et le Cusems enchaînent les plans d’actions rythmés par des débrayages et grèves totales. Ils exigent des solutions concrètes relatives au système de rémunération et à la question du corps des administrateurs, les deux points d’achoppement entre les deux parties.