Près de deux semaines après le lancement officiel de la campagne de commercialisation de l’arachide, les opérateurs privés stockeurs agréés par les services du ministère de l’Agricul­ture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage ne sont pas visibles sur le terrain à Vélingara. Aucun point officiel de collecte de l’oléagineux n’est encore ouvert aux producteurs. D’ailleurs, selon le chef du Service départemental du commerce : «Officiellement, il n’y a pas de point de collecte désigné à Vélingara. Cependant, des opérateurs de la localité sont agréés.» Il ajoute : «La campagne a démarré timidement. Beaucoup d’opérateurs n’ont pas commencé la collecte, faute de financements.»
Toutefois, nos sources au niveau du département indiquent qu’aucun opérateur agréé n’a encore commencé à acheter des graines d’arachide. Une information confirmée par l’opérateur économique Mademba Khary Niang, qui a informé : «Je suis agréé pour acheter les graines d’arachide des villes de Vélingara et de Médina Gounass. Je n’ai pas encore démarré. Mais ce sera pour bientôt.» Certainement, sa banque partenaire n’a pas libéré les fonds sollicités. En attendant, les faibles productions qui arrivent sur le marché sont achetées par des privés.

Mamadou Kâ, chef du Service du commerce du département : «Le marché parallèle bat son plein. Le prix plancher de 305 francs est respecté.» Selon des producteurs rencontrés au Marché central de Vélingara, «des privés proposent 255 francs contre 1 kg d’arachide». Dans le marché de Diaobé, selon une source basée dans la cité-marché, «le sac d’arachide estimé à 60 kg est acheté à 16 000, 17 000 ou même 18 000 francs. Des sacs qui ne sont ni pesés ni criblés pour les débarrasser de la tare». La plupart des privés non agréés qui sont dans le business de l’arachide semblent jouer à cache-cache avec les services techniques de l’Etat en charge de la régulation du marché pour le respect du prix plancher de 305 francs. Contrairement aux années passées, on ne trouve pas de sacs d’arachide achalandés aux coins des rues ou des marchés, en concurrence ouverte avec les fournisseurs de la Sonacos.

«Il n’y a pas péril en la demeure»
La Sonacos peut toujours espérer collecter le maximum de graines d’arachide dans le département de Vélingara. «Le marché parallèle est juste un tremplin pour permettre aux producteurs de trouver les moyens pour financer les différentes activités de déterrement, de battage, de vannage, de mise en sac et de transport jusqu’aux marchés. Les opérations de récolte, de battage et de vannage se poursuivent. Le travail est lent faute de main-d’œuvre et de matériels post-récolte. Il n’y a pas péril en la demeure. Au démarrage des points officiels, le gros de la production arachidière arrivera dans le marché», assure un gros producteur de la place. Il ajoute : «Ce qui peut inquiéter, c’est la faiblesse des rendements et le faible poids des graines.»
Par Abdoulaye KAMARA – akamara@lequotidien.sn