C’est clair. Ça a même été toujours clair. Le mal profond du Sénégal, c’est la politique et les politiciens. Tout ce qui se détruit dans ce pays l’est par les politiciens. De nos valeurs morales à nos biens terrestres. Quand nos biens sont dilapidés, ce sont les politiciens au pouvoir qui s’en donnent à cœur-joie. Le président de la République dépense des milliers de milliards dans des projets fumeux, c’est pour sa politique et ce sont des politiciens qui en sont les bénéficiaires, de son attelage gouvernemental aux maires, jusqu’aux «Marrons du feu», sa milice privée.
Quand nos biens acquis à la sueur de notre front, sans l’aide de personne, sont incendiés, ce sont d’autres politiciens qui travaillent à prendre le pouvoir qui en sont les instigateurs.
Quand il y a des marches pour la soi-disant démocratie, c’est pour des avancées politiques, pas de revendications pour le développement. La démocratie n’est-elle pas pour le plus grand nombre ? Non, pour ce pays, où elle est captée par une minorité organisée en associations appelées partis qui ont tout l’air de gangs qui se battent pour des territoires ou des marchés. Les combats ne doivent-ils pas être contre la Constitution qui donne à un homme politique d’immenses pouvoirs à travers 22 articles avec lesquels il peut à sa guise dépenser notre argent ou nous envoyer tous en prison, nous plonger dans le sous-développement ou nous y maintenir pendant la durée de son mandat ?
Les combats ne doivent-ils pas être pour une justice libérée de toutes les pressions d’où qu’elles viennent ?
Nos combats ne doivent-ils pas être contre un système éducatif qui forme des nuls qui ne savent rien faire de leur vie ?
Avons-nous jamais marché pour que nos jeunes, devenus des étrangers dans leur propre pays, oubliés de tous, ne périssent plus jamais dans les profondeurs des océans en exigeant des politiques fermes d’emplois à la place du Ter, des centres de conférences ou autres gouffres à milliards ? Avons-nous marché pour Ndengeler, qui est l’icône de l’expropriation de nos terres agricoles ?
Avons-nous jamais marché pour chasser les bateaux chinois ou contre les accords ignominieux de pêche qui nous ôtent le poisson de nos assiettes ? Avons-nous marché pour la préservation de nos sous-sols ou contre les contrats nébuleux du zircon ?
Bien sûr que non. Ces marches n’ont pas de gains politiques immédiats et émanciperaient le peuple.
Les luttes politiques depuis notre indépendance n’ont jamais fait avancer que les politiciens et les ont consolidés dans leurs traditions de prédation et de conservation ou de conquête du pouvoir. Jamais ces combats n’ont été pour les avancées démocratiques réelles qui profiteraient au plus grand nombre, c’est-à-dire le peuple. Le 23 juin 2011 en est la preuve récente. Un mouvement qui a fait des morts n’a en fait profité qu’à des politiciens qui avaient récupéré les gains politiques bien sûr, et ce sont ces mêmes gens contre lesquels on nous appelle à nous battre aujourd’hui pour des avancées qui ne nous concerneront jamais. Il est temps pour le peuple travailleur et résilient de ce pays, qui sue dans les ateliers de mécaniciens, de tailleurs, de tôliers, soudeurs, les chauffeurs, les transporteurs, les agriculteurs, les pêcheurs. Tous les Sénégalais qui se sont faits d’eux-mêmes, comme les hommes d’affaires, les commerçants, les entrepreneurs, les industriels de dire «Stop» aux politiciens. Oui, nous devons les arrêter parce que c’est nous qui faisons ce pays. Nous sommes le Sénégal qui bosse. Il est temps pour le peuple d’arrêter la dictature des politiciens qui ne sont ni des entrepreneurs ni des créateurs d’entreprises, mais juste des marchands d’illusions qui vivent sur notre dos.
Il est temps de reprendre tous les pouvoirs que nous avons donnés aux politiciens, ces gens qui sont des moins-que-rien et qui valent moins que nous.
Il est temps de nous lever et de dire «Stop» aux politiciens. De leur dire «Stop ! Politiciens yi, momou lenn niou».
NDAO Badou Le Médiateur 
baddoundao@gmail.com