Monsieur le Président : Assisterez-vous passivement à la maltraitance sur les orphelins dans le contentieux qui oppose l’Etat du Sénégal à la Coopérative d’habitat des Ics
C’est au nom de tous les orphelins dont les parents sont membres de la Coopérative d’habitat des travailleurs des Industries chimiques du Sénégal (Cht/Ics) que nous nous adressons à vous, Excellence Monsieur le président de la République.
Nous sommes des dizaines de jeunes filles et garçons, élèves, étudiants et débrouillards, à réclamer le règlement définitif du dédommagement que toutes les instances judiciaires ont accordé à nos parents, suite à l’expropriation de leur titre foncier, numéro 1138 R, d’une superficie de seize (16) hectares à Kounoune, dans le département de Rufisque. Cette expropriation pour cause d’utilité publique est intervenue en 2003, et manifestement en violation des dispositions législatives et réglementaires qui stipulent clairement que le dédommagement est un préalable à toute mesure d’expropriation. Assisterez-vous passivement à la maltraitance sur les orphelins ?
Hélas ! L’Etat tout-puissant a agi autrement. Et nos parents, durement éprouvés par les sacrifices qu’ils ont consentis pour nous abriter sous un toit convenable, se sont ensuite engagés dans une procédure judiciaire dont le respect du jugement définitif ne semble pas être inscrit dans le registre de l’Agence judiciaire de l’Etat.
Cependant, ils ont fait preuve d’une volonté de règlement raisonnable, traduisant leur adhésion citoyenne à la République. Avant même de recourir à la Justice, ils ont cherché, par diverses voies, à trouver une solution sans aspérité auprès des services des Domaines et de l’Urbanisme.
Malheureusement, partout on leur a opposé une fin de non-recevoir, pour ne pas dire de non-conciliation. Ainsi va l’Administration, du moins certains de ses démembrements où des agents, sans scrupules, se permettent de bafouer les droits des citoyens.
Excellence Monsieur le président de la République, nous pensons sincèrement que vous ne vous offusquerez pas de cette interpellation qui vient rejoindre tant d’autres de la part de nos parents.
Depuis seize ans, ce dossier, qui moisit dans les tiroirs, a entraîné la mort de 27 pères de famille qui, de leur vivant, ont tapé à toutes les portes pour trouver une âme capable d’entendre leurs lamentations.
Aujourd’hui, ceux qui ont l’heur de survivre à cette humiliation n’en peuvent plus de voir les veuves et orphelins leur demander : «A quand la fin du calvaire?»
Le regard anxieux, la tête baissée, ils nous répondent tous, que c’est à vous, Excellence Monsieur le président de la République, de nous en donner la réponse.
Nous espérons que votre réponse sera à la hauteur de notre attente. Nous ne pouvons imaginer que votre sollicitude nous fasse défaut, après toutes les injustices que vous avez corrigées au grand bonheur d’autres citoyens parmi lesquels les travailleurs de l’ex-Sotrac.
Nous, orphelins et veuves, joignons nos voix à celles de l’ensemble des membres de la Coopérative d’habitat des travailleurs des Industries chimiques du Sénégal, pour vous remercier à l’avance des instructions fermes qu’il vous plaira de donner en notre faveur.
Le Collectif des orphelins