Mettre en place une stratégie nationale de l’Economie solidaire et de la microfinance afin de permettre à ce département de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la mise en œuvre de l’axe 2 du Plan Sénégal émergent (Pse), c’est l’objectif visé par le ministre Aminata Angélique Manga et ses collaborateurs. Les responsables de ce département ont, pour ce faire, convié l’ensemble des acteurs concernés dans la zone nord (Saint-Louis, Louga et Matam) à un atelier-diagnostic décentralisé de deux jours à Saint-Louis. Qui a pour finalité de produire la participation de cette zone à la première Lettre de politique sectorielle de l’économie solidaire et de la microfinance de notre pays.
Selon Alioune Badara Wagué, directeur de Cabinet du ministère de l’Economie solidaire et de la microfinance, représentant Madame le ministre Aminata Angélique Manga empêchée, l’organisation de cet atelier dans le Nord cadre parfaitement avec les choix du ministère d’organiser toujours la plus large concertation sur toutes les actions qui sont menées, en vue d’obtenir l’appropriation du processus par les populations locales. Il a précisé que le président de la République a bien voulu créer un ministère plein de l’Economie solidaire et de la microfinance et que la microfinance est bien consolidée dans notre pays, alors qu’il n’en est pas de même de l’économie solidaire dans sa forme organisée et institutionnalisée. C’est la raison pour laquelle, explique-t-il, face à une économie solidaire caractérisée par des contours mal définis, éclatée entre plusieurs ministères, l’absence de statistiques fiables et une faible maîtrise de sa contribution à l’économie nationale, il était important et urgent de réfléchir sur l’élaboration d’une stratégie nationale de développement de l’économie sociale et solidaire. Ce qui justifie l’organisation de l’atelier de Saint-Louis, après celui de Kaolack et avant d’autres prévus dans d’autres zones.
Pour l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, Khadim Hann, qui présidait la cérémonie d’ouverture de l’atelier, l’élaboration de la Lettre de politique sectorielle fait suite à une visite effectuée il y a quelques mois dans le Nord par le ministre de l’Economie solidaire et de la microfinance qui avait alors apprécié les efforts consentis sur le terrain par les acteurs dans des secteurs comme l’agriculture et l’élevage qui sont importants pour l’économie sociale et solidaire. Il a salué la démarche inclusive et participative utilisée car, pour lui, il est important de descendre à la base et d’impliquer les acteurs à l’élaboration des politiques publiques. Le représentant du gouverneur de Saint-Louis a en effet fait remarquer que beaucoup de politiques publiques étaient élaborées sans l’implication des acteurs à la base. Par cette démarche, le ministère permettra aux acteurs d’identifier les contraintes qu’ils rencontrent.
D’après les termes de référence partagés avec les participants par le facilitateur avant le démarrage des travaux, la finalité de ces ateliers est de permettre aux acteurs de l’économie sociale et solidaire dans chaque zone d’identifier leurs blocages et leurs difficultés, mais aussi leurs potentialités dans la contribution à l’émergence du Sénégal. Il s’agira de cerner les forces et faiblesses de ce sous-secteur dans la zone considérée ainsi que les contraintes et opportunités, afin de permettre la définition des stratégies et des instruments de pilotage qui doivent être à la disposition du ministère de l’Economie solidaire et de la microfinance pour développer le secteur.
cndiongue@lequotidien.sn