Mon commissaire, j’ai lu votre post en direction des forces de défense et de sécurité, et j’avoue que j’ai failli avoir un infarctus du fait deux ondes de chocs émotionnels, mutuellement répulsives. Autant j’ai succombé dans la première partie à vos talents de sublimation du comportement, de la mission et des qualités de toutes nos forces de défense et de sécurité, autant j’ai été outré en tant que républicain, à votre appel du pied insolite de la fin, à ces forces, ceci de la part de quelqu’un supposé avoir servi loyalement l’Etat et ses institutions. Aussi une multitude de questions qui m’ont poussé en tant que citoyen à prendre la plume pour vous interpeller sur la récente histoire politique de notre pays. Commissaire, j’aimerais savoir :
1) si vous n’étiez pas encore en service aux moments des crises électorales de 1988, 1993 qui étaient plus aiguës ? De quel côté étiez-vous ? Côté du Peuple ou des institutions républicaines ? Aviez-vous eu le même réflexe qu’aujourd’hui ?
2) De 2000 à 2012 n’a-t-on pas modifié la Constitution plus de 10 fois sur des aspects beaucoup plus sérieux que ce qui agite l’opposition d’aujourd’hui ? Le Peuple n’a-t-il pas été sévèrement réprimé en 2012 avec environ 16 morts ? Quels étaient les motifs de votre silence d’alors ? Avec quelles lentilles regardiez-vous le Peuple ?
3) J’aimerais aussi savoir quels sont vos critères pour identifier le Peuple ? Est-ce que le Peuple se réduit à cette poignée de citoyens accrocs des émissions radiophoniques Waax sa xalaat journalistes, animateurs de radios ou télés, Relais des plaintes et complaintes de ces passagers que le train de l’émergence a laissés en rade ? Est-ce que le Peuple se limite à cette populace de politiciens professionnels qui ont la phobie d’être évalués par le Peuple authentique ?
Non commissaire, la conclusion de votre post révèle l’évidence de non-dits en renvoyant aux cito­yens avisés deux images : la première, celle du faux sage ou du mauvais éducateur qui demande aux aluminis de ne pas faire ce qu’il a toujours fait mais plutôt de faire ce qu’il leur dit, au mépris du principe de la sagesse qui veut qu’on éduque par la pratique, par l’exemple. L’autre image est celle d’un opposant politique encagoulé qui joue sa partition.
Au demeurant, dans un Etat organisé sur la base de principes républicains, l’ordre public que les forces de défense et de sécurité ont la charge de maintenir est organisé, partout dans le monde, autour des institutions, une fois que celles-ci ont été désignées par le Peuple, conformément au calendrier républicain. Nos forces de défense et de sécurité qui constituent une exception en Afrique, sont suffisamment conscientes de leur mission régalienne, qu’elles peuvent se passer d’incantations personnelles et motivées. La Démocratie est bien une rose mais avec des épines pour qui veut la cueillir.
Walmack NDIAYE
Professeur
cadre Bennoo bokk yaakaar
wandiaye@gmail.com