«La bêtise vient de l’esprit, la sottise du caractère, l’une se traduit en paroles, l’autre en actes»
Décidemment, l’histoire politique du Sénégal a l’art de bégayer, tellement des ressemblances existent entre les régimes.
Qui ne se souvient de Farba Senghor, tonitruant personnage d’alors, que Maitre Wade et Mme Viviane Wade avaient revêtu d’habits trop amples, et lui-même, surpris par les honneurs et les délices du pouvoir, multipliait les frasques les plus rocambolesques les unes que les autres.
Lors d’une réunion de l’Asecna, en sa qualité de ministre des Transports aériens, le diplômé de la fameuse Ena de Rome avait tellement indisposé ses pairs, que dans la résolution finale «il a été déploré fermement l’attitude du ministre sénégalais des Transports».
Qui ne se souvient de l’attaque contre les journaux l’As et 24 heures chrono, dans laquelle les assaillants l’ont formellement désigné comme commanditaire ?
Enfin, qui ne se souvient pas de son altercation avec le préfet de Dakar d’alors, lors des dépôts de listes au scrutin local, alors que le représentant de l’Etat voulait faire appliquer la légalité.
Ces exemples peuvent être cités à volonté, et fort heureusement cet homme a été mis hors d’état de nuire par les Sénégalais qui ont balayé le régime de WADE à cause de l’arrogance de son entourage.
Malheureusement un autre Farba revient sur scène, celui-là, nommé Ngom, qui se réclamait jadis griot de Macky Sall et qui, certainement n’avait jamais pensé dans ses rêves les plus fous devenir une autorité de la République, se retrouve d’un coup dans les habits d’un député – maire.
Le Conseil municipal de Agnam dont il est le maire, est très souvent objet d’incidents et Farba n’a pas hésité à faire usage de son arme à feu lors d’une manifestation politique.
Dans une République, certaines responsabilités ne devraient pas être dévolues à des personnes qui n’en mesurent ni la valeur, ni la portée encore moins la solennité, et ainsi ne devraient pas être «beuk neek» d’un chef de village, dans le plus petit village du Sénégal.
A défaut, bonjour les «farbaries», la toute dernière est l’agression verbale en public contre le Préfet de Kanel lors d’une cérémonie funèbre où ce dernier représentant la République, méritait respect et égard.
Les démentis de Farba Ngom n’ont fait que rajouter au mélange de genre qu’il incarne maladroitement et ont convaincu les plus sceptiques que cet homme n’est ni dans son rôle ni à sa place.
Le secours que tentent de lui apporter certains amis n’y change rien du tout, les faits sont têtus et l’aveu est la meilleure des preuves.
La condamnation ferme de l’Amicale des administrateurs civils est bien à la dimension de cette agression, et c’est à juste titre qu’elle «invite les autorités compétentes à tirer toutes les conséquences de droit que requiert cette attitude irrévérencieuse du député Farba Ngom».
C’est ce genre de comportements anti républicains qui fait perdre la sympathie d’un régime sans commune mesure avec ses réalisations.
Le Plan Sénégal émergent (Pse) suit son bonhomme de chemin, les projets se transforment en réalisations.
Cependant, attention Monsieur le président de la République, je vous rappelle que les Sénégalais n’élisent pas leurs dirigeants sur la base de leur bilan et réalisations, si tel était le cas Maitre Wade et son parti seraient encore au pouvoir au Sénégal, car, en terme de réalisations, la première alternance a placé la barre très haut. Malgré tout, Maitre Wade a été sanctionné du fait du comportement arrogant de son entourage, qui ne ratait aucune occasion d’indisposer le Peuple.
Les Sénégalais ont fait de vous leur Président d’abord, car convaincus que vous étiez victime d’injustice, d’acharnement et d’ingratitude de la part de Maitre Wade qui avait choisi de couver son bébé Karim, et ensuite parce que vous avez fait preuve de modestie, d’humilité et de pondération en toutes circonstances.
Monsieur le président de la République, ces atouts et qualités enviables, ne devraient pas être entachés par un entourage très peu soucieux des attitudes républicaines.
Si les hommes qu’il faut sont à la place qu’il faut, la république ne s’en sentirait que mieux et vous continuerez de bénéficier de la sympathie de vos concitoyens.
Je vous remercie de m’avoir lu et demeure persuadé que vous aurez compris le sens de mon message, qui s’inscrit dans le cadre d’une démarche contributive au renouvellement par un second mandat, de la confiance que le Peuple vous a manifestée, il y a de cela cinq ans.
Oumar SONKO
Juriste
Direction Générale des Impôts et Domaines
Responsable Apr Dakar-Plateau
sonko0007@yahoo.fr