Chassé comme un malpropre du groupe WhatsApp Saems-Kédougou pour avoir librement exprimé ma pensée, sorti délibérément du groupe Cusems-Kédougou à la suite d’une demande d’explications pour avoir critiqué les sorties médiatiques inefficaces de Abdoulaye Ndoye et son one-man-show, donc pour récidivisme, messieurs les leaders syndicaux, permettez-moi de passer par ce créneau au-dessus de toute censure syndicale pour vous parler !
Messieurs, la division syndicale que nous vivons, due à votre ego surdimensionné, est en train de porter des coups sévères à notre lutte syndicale. En effet, sur les réseaux sociaux, un collègue pose la question suivante : «Le G7 est en congé ou les lenteurs administratives sont terminées ?» Cette question a son pesant d’or d’autant plus que le dilatoire du gouvernement est aussi inacceptable que votre réaction timide et unilatérale.
Certains m’opposeraient peut-être les sorties médiatiques des différents leaders, mais à cela je répondrai par la publication qui m’a valu la demande d’explications instantanée du seul constant au Cusems : «Les lenteurs administratives se situent au niveau du ministère de la Fonction publique. Arrêtons de suivre les médias dans leur recherche du sensationnel ! Des dossiers durent plus de cinq mois sur le bureau du ministre de la Fonction publique pour signature (dont le mien) comme si le G7 était en train de se racler la gorge des restes du ceebu jen de Marième Faye, lors de leur fameuse et soupçonneuse rencontre en attendant de revenir au front.» Les choses ne vont pas se régler seulement sur les plateaux de télévision et les studios de radio. «Un gouvernement ne donne que ce qu’on lui arrache», a dit Victor Hugo. Suivez Saourou Sène sur la 2STv, ne ratez pas Abdourahmane Guèye et Birane Guèye sur Sen Tv, Abdoulaye Ndoye est l’invité d’honneur de la Tfm, écoutez Dame Mbodj sur Walf (bien qu’il ne soit pas représentatif, il reste un digne représentant des enseignants, ayant le courage de ses idées et la maîtrise des dossiers) et pourtant le problème reste entier !
Invité de l’émission «Remue-ménage» du dimanche dernier, le camarade Abdoulaye Ndoye se targuait de ses tournées. D’accord. Mais on tourne et se retourne alors que rien ne bouge. Donc on n’a qu’à arrêter les tournées pour se tourner vers l’essentiel : les lenteurs administratives d’autant plus que les vérifications hebdomadaires donnent toujours les mêmes résultats. Pourquoi ne pas arrêter les vérifications et travailler à l’amélioration de ces dernières ?
Messieurs, votre mégalomanie tue à petit feu notre combat syndical. Ce qui explique parfois le non-respect des mots d’ordre de grève. Si bien que l’unité syndicale est devenue maintenant plus qu’une demande, mais une urgence sociale. «L’éducation n’est pas aussi brusque que l’accident, mais elle en est plus mortelle à la longue», écrivait Marx Twain. Donc l’éducation nationale ne sera jamais performante et compétitive avec des enseignants dont la carrière n’avance pas, alors que tout ce qui n’avance pas recule. L’éducation nationale ne sera jamais performante et compétitive tant que plus de 10 mille enseignants sont laissés en rade pour la mise en position de stage, parce qu’ils ne sont pas motivés. L’éducation nationale ne sera jamais performante et compétitive tant que les meilleurs parmi les enseignants font la queue et le pied de grue pour déposer des concours afin de sortir des salles de classe et des abris provisoires à destination des lambris dorés des bureaux ministériels et autres services mieux lotis.
Et enfin, messieurs les leaders syndicaux, je sais pertinemment que l’unité syndicale des enseignants n’est pas pour demain tant que des opportunistes et des carriéristes rôdent autour des secrétaires généraux, tout en lorgnant leur perchoir. L’unité syndicale n’est pas pour demain tant que le gouvernement excelle dans le diviser pour régner avec des dessous de table et autres émoluments.
Messieurs, vos problèmes crypto-personnels affectent même les relations sociales des enseignants : des collègues partageant le même appartement et la même popote (c’est mon cas) se voient interdits de partager le même groupe WhatsApp parce que le Cusems est en froid avec le Saems, une vidéo de Dame Mbodj ou de Saourou Sène n’est pas tolérée dans les supports du Cusems aussi pertinente et instructive soit-elle, vice-versa. «Un royaume divisé contre lui-même ne pourra pas subsister», avertit l’Evangile. D’ici là, chers collègues dont la carrière est hypothéquée pour des raisons de querelles personnelles au sommet syndical, gardons l’espoir, car tant qu’il y a vie, il y a espoir ! Bien qu’un espoir qui dure trop longtemps risque de se muer en désespoir.
Elimane BARRY
Professeur d’anglais au lycée Maciré Ba de Kedougou
eltonbarry87@gmail.com