Parents, amis, alliés, autorités étatiques, religieuses, hommes d’affaires… ont convergé hier vers la mosquée du Point E pour rendre un dernier hommage au capitaine d’industrie Ameth Amar, qui s’est éteint lundi dernier à Paris, des suites d’un bref malaise.
La mosquée du Point E a refusé du monde hier. Parents, amis, alliés, autorités étatiques, religieuses, hommes d’affaires, politiques… ont pris d’assaut ce lieu de culte à la première heure, afin de rendre un dernier hommage à Ameth Amar. Au moment où certains lisaient le Coran à l’intérieur de la mosquée, d’autres égrenaient leur chapelet pour le repos de l’âme du capitaine d’industrie qui s’est éteint lundi dernier à Paris, des suites d’un bref malaise. Dans l’enceinte de la mosquée, on aperçoit Dieynaba Amar, épouse du défunt, assise à côté de sa coépouse Aminata Lom, le visage paré de grosses lunettes noires. Toutes deux, vêtues d’une tenue blanche. Une immense tristesse se lit sur tous les visages. En effet, la disparition de Ameth Amar est jugée comme une grosse perte pour le Sénégal.
«On vient de perdre un grand homme. Il était passionné par le travail et le développement du Sénégal. Ameth Amar était un patriote. Et il était d’une humilité extraordinaire. Nous qui sommes proches de lui, nous connaissons sa grandeur», confie Youssou Ndour, très affecté. Le patron du Groupe futurs médias (Gfm), par ailleurs gendre du défunt, ne s’est pas limité en si bon chemin. Il ajoute que M. Amar était son «ami». «Nous sommes tous appelés à mourir un jour, mais sa mort nous a surpris. On accepte la volonté divine et prie pour lui», conclut-il.
Les témoignages restent les mêmes, car Ameth Amar est connu pour son patriotisme, son culte du travail et sa générosité. «C’était un patron très présent, très soucieux du moindre détail. Il restait avec l’équipe jusqu’à 3 heures du matin, mais aussi nous incitait à relever tous les défis. C’était un chef qui se souciait du bien-être de ses employés», témoigne le directeur technique de l’industrie agroalimentaire, Nouvelle minoterie africaine (Nma). Déthié Fall, au bord des larmes, mouchoir à la main, va plus loin en montrant la persévérance et l’efficacité de l’homme. «Au début, les gens disaient que Nma n’irait nulle part, que M. Amar avait entre ses mains un projet mort-né. Mais l’exploit qu’il a réussi, c’est qu’il s’est fait une place dans ce milieu. Mieux, en 2015, M. Amar a racheté Les Moulin Sentenac». Par ailleurs, face au manque de service de qualité noté dans les hôpitaux sénégalais, le responsable de Rewmi informe que le défunt avait un projet «qui lui tenait à cœur», allant dans le sens d’éradiquer ce déficit. «Ameth Amar voulait que l’hôpital international de Dakar qui se trouve sur la corniche ait des plateaux médicaux de haute qualité. Il l’a tenu avec des spécialistes sénégalais qui avaient des difficultés à achever ce projet pour éviter à nos compatriotes d’aller à l’étranger pour se faire soigner», dit-il.
Suffisant pour que tous les Sénégalais considèrent que la mort du Pdg de Nma constitue un grand vide difficile à combler. Après la formulation des prières et des différents témoignages prononcés hier à Dakar, à la mosquée de Point E, le corps du défunt est acheminé à Touba Darou Salam, lieu de l’inhumation.
Stagiaire