Le mouvement Y’en marre offre deux possibilités au gouvernement sur le parrainage : une suspension du projet de loi ou un rassemblement populaire devant les grilles de l’Assemblée nationale.
Après le Collectif d’organisations de la Société civile pour l’observation d’un dialogue social et politique, le mouvement Y’en a marre appelle le gouvernement à «suspendre» les projets de loi instituant le parrainage. En conférence de presse hier, Fadel Barro, Thiat, Kilifeu, Simon et Cie considèrent que surseoir à cette «loi polémique, permettrait aux différents médiateurs d’amener les parties prenantes au consensus». Coordonnateur du mouvement, Fadel Barro estime qu’après les consensus électoraux ayant produit deux alternances démocratiques, «c’est une régression que de revenir à une modification de la loi électorale sans un accord de toutes les parties prenantes».
Selon Y’en a marre, le consensus par toutes les parties prenantes «est un des acquis démocratiques que le Peuple sénégalais a rudement obtenus». En effet, depuis samedi, le Collectif d’organisations de la Société civile pour l’observation d’un dialogue social et politique a décidé de faire de la médiation entre le pouvoir et l’opposition sur cette question dont le projet de loi passe aujourd’hui en commission technique à l’Assemblée nationale. Dans la même veine, Alioune Tine reçu par le président de la République la semaine dernière, tente aussi d’arrondir les angles entre acteurs politiques. «Nous allons laisser ceux qui sont en train de faire la médiation et espérons qu’il y aura un dénouement positif. Sinon, nous allons nous retrouver devant les grilles de l’Assemblée nationale, c’est évident», a prévenu Thiat, membre du mouvement.
«Un autre 23 juin est possible»
Pour lui, ce ne sera pas un mouvement de l’opposition mais du Peuple sénégalais. En tout état de cause, avertit Fadel Barro, «l’Etat du Sénégal sera responsable si le pays est déstabilisé». Il prédit : «Cette position de ‘’j’ai la majorité, je déroule’’ ne passera pas. Cela risque de jeter le doute sur le processus et annonce des contentieux et des violences pendant et après les élections.»
D’après lui, un autre mouvement similaire à celui du 23 juin 2011 est «toujours possible». «Personne ne pouvait présager qu’il y aurait un 23 juin au Sénégal. On ne peut pas présager de l’attitude d’un Peuple. Ce n’est pas possible !», dira M. Barro. Thiat d’enchainer : «Il faut que l’Etat se ressaisisse car on ne peut plus retourner à l’an de l’homme du Neandertal. Le Sénégal avait pris son envol sur le plan démocratique, aujourd’hui ce pays ne ressemble à rien du tout !»
Par ailleurs, Fabel Barro et ses camarades ont déploré la situation «catastrophique» du secteur social. Pour eux, l’éducation, la santé et l’agriculture «tous à terre», méritent une mobilisation comme le 23 juin. «Notre Etat s’endette à tout va à travers des Eurobonds. Avec quel taux ? On surcharge les générations futures. Comment on va rembourser cet argent ? Cela mérite que les Sénégalais se mobilisent», invite Y’en a marre.
bgdiop@lequotidien.sn