Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, pourrait vaquer à ses occupations comme il souhaite le faire. Maintenu chez lui pendant soixante jours à cause d’un blocus, le «Patriote» en chef a vu une levée hier des barrières de policiers devant sa maison à la cité Keur Gorgui s’opérer.Par Amadou MBODJI –

Le blocus chez le leader du parti Pastef n’est plus de rigueur depuis hier matin. Les barrières érigées devant et aux alentours du domicile de Ousmane Sonko ont été levées.

Considéré comme «un non-événement» par le chef de file du parti Pastef, Djiby Gueye Ndiaye, le chef du protocole du parti d’opposition, a ainsi fait part de la première réaction de Ousmane Sonko par rapport à cette levée de ce blocus dont sa maison à fait l’objet pendant soixante jours.

«Ce sont eux qui les avaient installées sans aucune base juridique et légale, ce sont eux qui les ont enlevées sans négociations et concertations», a confié le chef du protocole.

Selon lui, le président du parti Pastef communiquera au moment opportun sur le sujet. Il informe aussi qu’il avisera le Bureau politique et les militants de sa formation politique de la reprise de ses activités. Invitant surtout ses militants à ne pas rallier la cité Keur Gorgui. Selon une source, Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, peut maintenant vaquer à ses occupations après avoir été maintenu de «force» à travers ce blocus qui lui a valu d’avoir à faire avec une  forte présence des Forces de l’ordre devant chez lui et les alentours de la cité Keur Gorgui. Rendant ainsi difficile la mobilité au niveau de ce quartier, «bunkerisé» depuis le retour du «Patriote» en chef de son séjour de Ziguinchor où il avait initié une «caravane de la liberté» pour marquer son retour dans la capitale.
Tenant alors à communier avec ses souteneurs, le leader du parti Pastef voit sa caravane interrompue par les Forces de l’ordre à Koumpentoum après l’étape de Kolda, marquée par la mort d’un jeune homme à la suite  des heurts entre  manifestants et Fds.  Conduit à bord de leur voiture par les Fds chez lui à la cité Keur Gorgui, Ousmane Sonko se voit «assigné à  résidence surveillée». Cela est survenu au lendemain du procès l’opposant à l’ex-masseuse Adji Sarr avec au bout du compte la  condamnation à deux ans de prison du patron des «Patriotes» pour corruption de jeunesse par la Chambre criminelle de Dakar. Un verdict rendu le 1er juin et qui avait conduit à des manifestations avec leur lot de morts. Un verdict aussi derrière lequel les souteneurs du leader du parti Pastef voient  une volonté manifeste d’écarter de la Présidentielle de 2024 leur leader qui, malgré tout, garde son éligibilité du fait que sa condamnation issue du procès  de l’affaire Sweet Beauté n’est pas encore définitive, de même que celle écopée dans le procès en diffamation contre le ministre Mame Mbaye et qui lui vaut une condamnation en appel à une peine de six mois de prison avec sursis pour laquelle ses avocats viennent d’introduire un pourvoi en cassation au niveau de la Cour suprême.

Condamnant ce blocus, les souteneurs de Sonko ont joint leur voix pour s’en offusquer durant tout le temps que les Forces de l’ordre ont été présentes devant le domicile de leur chef pour l’empêcher de vaquer à ses occupations ainsi que ses proches.

Les leaders de la coalition de l’opposition Yewwi askan wi (Yaw) avaient pris leur courage à deux mains en décidant d’aller le 25 juin dernier lever le blocus à la cité Keur Gorgui dont faisait l’objet le leader du parti Pastef. Mais leur volonté s’est heurtée à la présence des Forces de sécurité. Ces dernières leur ont barré la route en les gazant, après que ces opposants ont bravé l’inter­diction de ce rassemblement devant la cité Keur Gorgui par le Préfet de Dakar, Mor Talla Tine. «Ousmane Sonko vit en prison. Ousmane Sonko est dans la nouvelle prison construite à la cité Keur Gorgui. C’est la prison la plus gardée», avait ironisé El Malick Ndiaye, chargé de la communication du parti Pastef,  lors de la conférence de presse du Bureau national de cette organisation, pour s’insurger contre «le traitement dont fait l’objet Ous­mane Sonko».
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