Décédé lundi 4 novembre 2024 à Montpellier en France, l’ancien ministre des Finances et du budget sous Macky, Mamadou Moustapha Bâ, a été inhumé hier à Nioro Du Rip. Mais auparavant, toute la Nation lui a rendu un hommage solennel dans l’enceinte de l’Hôpital militaire de Ouakam où la levée du corps a eu lieu.

Des ministres et directeurs généraux en exercice, d’anciens membres du gouvernement et députés, ainsi que des agents de l’administration financière faisaient partie des centaines de personnes ayant tenu à prendre part à la levée du corps.
Des représentants d’institutions partenaires de l’Etat du Sénégal dont le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale, étaient également présents à la cérémonie, aux côtés des amis et proches du défunt, dans l’enceinte de l’Hôpital militaire de Ouakam.
L’ancien journaliste Saër Maty Bâ a témoigné au nom de la famille du défunt dont il a loué la «piété et la sérénité», en même temps qu’il a rendu hommage à sa veuve pour sa «dignité».
Dans la discrétion, Mamadou Moustapha Bâ a fait construire ou aidé à construire des mosquées, en plus d’aider les daaras (écoles coraniques) et les nécessiteux, a-t-il dit.
Saër Maty Bâ a adressé de vifs remerciements à l’actuel ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, à l’ex-président de la République, Macky Sall, et à l’ancien Premier ministre Amadou Ba.
El Hadji Abdou Kébé, s’exprimant au nom de la belle-famille du défunt, a rendu hommage à ce dernier pour sa «discrétion», son «patriotisme», sa «disponibilité envers ses compatriotes et l’Etat du Sénégal». Il a tenu à rendre hommage à «un travailleur acharné qui a donné de son temps et de son savoir à son pays».
Le Colonel Ibrahima Camara a prononcé une «oraison funèbre» au nom de l’Association des anciens enfants de troupe de l’école Charles N’Tchoréré, de la promotion entrée en 1977 dans cette école d’excellence surtout dont fait partie Mamadou Moustapha Bâ.
Il a égrené les témoignages faits par de nombreux Aet à l’annonce du décès de l’ancien ministre, ceux du Chef d’état-major général des Armées sénégalaises, le Général Mbaye Cissé, ou du Colonel Abdoulaye Aziz Ndao par exemple : «un homme noble», «un homme d’honneur», un monsieur «compétent, engagé, dévoué, rigoureux, généreux», «un distributeur automatique de joie», un citoyen d’une «exquise courtoisie», «un homme multidimensionnel», un «travailleur infatigable et rigoureux», etc.
«Nous vous demandons de vous armer de beaucoup de courage», a lancé Ibrahima Camara s’adressant à la veuve de Mamadou Moustapha Bâ à la fin de l’hommage rendu à Bosquier, le surnom donné à l’enfant de troupe par ses camarades, en souvenir d’un ancien international français de football.
«Le footballeur talentueux qu’il a été nous a dribblés tous !», a-t-il lancé, en citant un membre de l’Association des anciens enfants de troupe.
L’ancien député Seydou Diouf, intervenant au nom de l’Assemblée nationale, a rendu un vibrant et éloquent hommage au défunt. «Ses brillantes interventions devant les députés, lors des sessions parlementaires consacrées au budget notamment, ont valu à Mamadou Moustapha Bâ d’être surnommé «Le 166e député»», a rappelé M. Diouf.
Il a évoqué le souvenir d’un «cadre brillant», «infiniment humain, parfaitement sérieux et exemplaire», reconnu pour sa maîtrise des finances publi­ques.
L’ancien ministre était également d’une «grande courtoisie», d’une «grande urbanité», «infiniment généreux et loyal envers l’Etat», a témoigné Seydou Diouf, estimant qu’il fait partie du «panthéon de ceux qui ont servi le Sénégal avec dignité».
«Un grand homme est parti, un homme qui cultivait l’apaisement. Yacine et les enfants, vous pouvez être fiers de Moustapha», a-t-il dit à l’attention de sa veuve.
«Nous avons tous été surpris et foudroyés par la disparition brusque et brutale de Mamadou Moustapha Bâ […] Nous ne pouvons que confesser notre indicible douleur», a dit Cheikh Diba, l’actuel ministre des Finances et du budget, ancien collaborateur du défunt.

«Lors de la passation de services, je me disais que, avec cette nouvelle page de son histoire, il va pouvoir être auprès de sa famille et se ménager», a ajouté son successeur au ministère des Finances et budget.

De même a-t-il loué «ses excellentes qualités humaines et professionnelles». Cheikh Diba a rappelé qu’il avait «une parfaite maîtrise des dossiers» budgétaires et «menait de bonnes actions au quotidien, en toute discrétion».
«Mamadou Moustapha Bâ était un homme bon, généreux et affable», a ajouté M. Diba, en s’exprimant au nom du président de la République, du Premier ministre et des autres membres du gouvernement.

La levée du corps s’est terminée par une longue évocation coranique de l’imam Aliou Ba. «Il était Mamadou Moustapha Bâ pour tout le monde», a-t-il dit en invoquant la diversité du public et les témoignages.

Le représentant du Fmi au Sénégal, Majdi Debbich, s’est souvenu d’une «figure éminente du secteur public sénégalais».

«En sa qualité de ministre, sa vision et son leadership ont inspiré de nombreux acteurs de la sphère économique. Il fut un interlocuteur respecté, reconnu pour son professionnalisme et son sens du dialogue», a écrit M. Debbich dans un message de condoléances.

«Son dévouement au service public et son engagement envers le Sénégal ont marqué de nombreux échanges, laissant le souvenir d’un homme apprécié pour sa disponibilité et sa courtoisie», a-t-il ajouté.

L’ancien ministre a été inhumé hier à Nioro du Rip, dans la région de Kaolack.
Avec Aps