A Paris, 12 chefs d’Etat et de gouvernement dont Macky Sall ont signé une déclaration lors du Forum de Paris sur la Paix pour garantir la liberté d’expression et de presse et son exercice dans le contexte technologique et politique du 21ème siècle.

Par B. SAKHO

On pourrait l’intituler la déclaration de Paris. Engagée dans le combat pour le renforcement de la liberté de la presse et déterminée à museler les «prédateurs» de celle-ci, l’organisation Repor­ters sans frontières (Rsf) a réussi à convaincre une dizaine de chefs d’Etat à soutenir son combat. Lesquels ont signé une déclaration conjointe pour soutenir son initiative après la publication des travaux de la Commission internationale indépendante sur l’information et la démocratie : il s’agit de Christian Kaboré (Burkina Faso), Justin Trudeau (Canada), Carlos Alvarado (Costa Rica), Lars Lokke Rasmussen (Danemark), Emmanuel Macron (France), Raimonds Vējonis (Lettonie), Saad Hariri (Liban), Dalia Grybauskaitè (Lituanie), Erna Solberg (Norvège), Macky Sall (Sénégal), Alain Berset (Suisse), Beji Caid Essebsi (Tunisie). Ils adhèrent aux conclusions de cette commission, qui propose «que l’espace mondial de l’information et de la communication soit considéré comme un bien commun de l’humanité, dans lequel doivent être garantis la liberté, le pluralisme et l’intégrité des informations». Bien sûr, Rsf en est arrivée à faire comprendre aux dirigeants «que les acteurs en position de structurer cet espace global ont des responsabilités, notamment en matière de neutralité politique et idéologique, de pluralisme et de redevabilité». «Elle appelle également à reconnaître que les individus ont un droit, non seulement à une information indépendante et plurielle, mais aussi à une information fiable, condition indispensable pour qu’ils se forgent librement une opinion et participent valablement au débat démocratique», dit Rsf, inquiète aussi de nouvelles menaces, qui sont en train de déstructurer l’écosystème classique du monde l’information.
Cette situation a fait naître des inquiétudes surtout comme «la fragilisation du journalisme professionnel et le développement de la désinformation massive en ligne, qui perturbent le fonctionnement de nos démocraties». «Préoccupés par la permanence dans de nombreux pays du contrôle politique sur la presse ou de l’asservissement de l’information à des intérêts particuliers, les chefs d’Etat ou de gouvernement de Burkina Faso, Canada, Costa Rica, Danemark, France, Lettonie, Liban, Litua­nie, Norvège, Sénégal, Suisse, Tunisie ont décidé de lancer, en s’inspirant des principes énoncés par cette déclaration, une initiative pour l’information et la démocratie», s’engagent ces dirigeants, qui «réitéreront à travers cette initiative, ouverte au soutien d’autres Etats, leur engagement en faveur de la liberté d’opinion et d’expression, et définiront les objectifs à suivre pour en garantir l’exercice dans le contexte technologique et politique du 21ème siècle». 70 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
bsakho@lequotidien.sn