Poursuivies pour offense au chef de l’Etat, diffusion de fausses nouvelles et diffusion de messages xénophobes, Amy Collé Dieng et Penda Ba ont bénéficié lundi d’une liberté provisoire. Pour les avocats de l’artiste, à savoir Mes Aboubacry Barro, Ciré Clédore Ly, Amadou Sall et Djiby Diallo, il reste à gagner le combat du non-lieu.

Amy Collé Dieng et Penda Ba sont sorties de la Maf de Liberté 6 après quelques jours de détention. Cela semble être la fin d’un feuilleton qui a pris en haleine le Sénégal depuis quelques jours pour diverses raisons. En détention depuis une dizaine de jours, Amy Collé Dieng a humé lundi après-midi l’air de la liberté. Après son audition dans le fond du dossier par le Doyen des juges d’instruction, Samba Sall, la chanteuse a bénéficié d’une liberté provisoire. Pour la défense, c’est une bataille gagnée avec cette décision, mais le combat pour une liberté totale de la chanteuse va se poursuivre. «Nous nous sommes vraiment réjouis de cette décision qui est en fait de sagesse, de perspicacité et qui prend en considération l’application bienveillante des politiques pénales à même de prendre en considération la personnalité de la personne poursuivie. En l’occurrence, la dame Amy Collé Dieng est en état très avancé de grossesse, c’est une femme, une personne vulnérable. Donc le juge a pris en considération tous ces aspects pour pouvoir à la fin lui accorder la liberté provisoire», s’est félicité Me Aboubacry Barro qui est allé chercher la musicienne à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6 à sa sortie.
Cependant, cette décision de justice n’est guère une surprise pour les avocats de la musicienne, à savoir Mes Barro, Ciré Clédore Ly, Amadou Sall et Djiby Diallo. «Cela ne nous surprend pas d’autant plus que vous savez dans ces genres d’infraction, au-delà de 5 jours, la détention dévient arbitraire. Parce que les dispositions de l’article 127 du Code de procédure pénale dit : ‘’lorsque la peine ne dépasse pas trois ans et bien la personne poursuivie est mise directement en liberté faute de quoi elle est victime d’une détention arbitraire’’», avance Me Barro. Pour la suite de l’affaire, les robes noires constituées pour l’artiste sont optimistes pour un dénouement heureux en faveur de leur cliente «d’autant plus que le juge instruit à charge et à décharge. Nous estimons qu’il n’y a pas assez d’éléments à charge de nature à faire renvoyer la dame Amy Collé Dieng devant le Tribunal correctionnel. Et si le juge estime qu’il n’y a pas d’éléments à charge, il prononce un non-lieu. Mais si le juge estime à contrario qu’il y a des éléments à charge, il la renvoie devant le Tribunal correctionnel qui est une juridiction de jugement qui statue sur la culpabilité ou l’innocence de la personne poursuivie».
Amy Collé Dieng a été arrêtée pour avoir tenu des propos discourtois à l’encontre du président de la République Macky Sall. L’élément sonore a fait le tour du monde via les réseaux sociaux. Elle a été inculpée pour offense au chef de l’Etat et diffusion de fausses nouvelles.

Diffusion de messages xénophobes
La dame Penda Ba, qui insultait dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, a aussi obtenu la liberté provisoire lundi. Cette libération intervient deux jours après celle de Ouleye Mané qui était aussi dans les liens de la détention pour avoir partagé sur les réseaux sociaux un photomontage du président de la République Macky Sall. Penda Ba, qui est poursuivie pour diffusion de messages xénophobes, va devoir reprendre son business et réparer son image écornée dans la société.
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