«Kou wakh fégne», voilà une réplique habituellement servie par des gens qui pensent que dans la vie, ou c’est blanc ou c’est noir. Ils oublient qu’il y a d’autres couleurs, le vert, le bleu, le rouge… Ces mêmes gens pensent que si tu ne partages pas leur avis, c’est que tu es contre eux. Ainsi, selon toujours eux, comme «wakh nga donc fégne nga». Quelle absurdité ! Et pourquoi veut-on croire que les gens qui donnent leur avis opposé à l’autre partie soient des personnes qui se cachaient ? Absurdité !
D’autre part, on te sort une autre ineptie qui nage en plein dans la sphère ethniciste, du genre : voyez le nom de famille et vous comprendrez bien sa position, «nédo ko bandoume». Ultime stupidité !
Ces personnes qui raisonnent ainsi savent-elles au moins qu’elles sont en train de mettre mal à l’aise ou même d’offenser les gens de l’ethnie qu’elles stigmatisent, et qui militent dans leur  propre «camp» ou propre système d’idées ?
Tout le monde sincère, honnête et loyal avec lui-même, sait que le Sénégal ne connaît pas ce genre de problèmes. Les ethnies sont partout, dans toutes les régions, dans toutes les organisations de la société civile ou politique,  dans toutes prisons, mais également dans tous les cimetières. Elles s’entremêlent, se mélangent, s’allient, s’aiment et vivent pacifiquement, tissant entre elles des systèmes de cousinage et de plaisanterie que toute l’Afrique nous envie, pour ne pas dire le monde entier.
Une écervelée et idiote fille qui se lève un jour et qui dit-on qu’elle a insulté toute une ethnie ou qu’un bougre, soit-il député, qui a disjoncté lors d’un rassemblement avec ses partisans, ne parlent absolument pas au nom des Halpulaar pour les citer.
Tout le monde honnête sait bien que c’est des détails qui ne valent pas ces polémiques récurrentes. On voit régulièrement de grands hommes responsables en faire tout un vacarme sur des plateaux de télévision aux heures de grande écoute et qui continuent jusqu’à présent en à parler. Ça ce n’est pas une bonne chose et ce n’est pas trop sérieux. C’est comme si quelque part on voulait installer ce genre de débat, un débat sur quelque chose qui n’existe pas ou qui n’existe que dans la tête des gens de «fitna», qui veulent semer le trouble et susciter la haine entre frères et sœurs sénégalais.
Heureusement que nous avons un pays qui a de très fortes fondations, que nous devons à nos valeureux pères fondateurs de la Nation et à nos honorables chefs religieux, qui savent agir au bon moment.
L’espoir est permis.
Nous réclamons dans ce pays la démocratie qui garantit la liberté de presse et d’idées. Nous pouvons, et même, devons avoir des opinions différentes pour la bonne santé de notre démocratie, mais dans le respect mutuel des parties et exclure toute forme de violence, qu’elle soit physique ou verbale, comme réponse à une opinion.
Je ne suis pas donneur de leçons, mais je veux juste rappeler un des principes fondamentaux de la  démocratie, qui veut que, même si nous n’avons  pas la même opinion avec nos vis-à-vis, nous avons le devoir de faire tout pour entendre cette opinion et même combattre pour qu’ils puissent l’exprimer en toute liberté. Quelle noblesse !
Quant à la jeunesse estudiantine, la réponse qu’on attend d’elle, ce n’est pas d’utiliser des insultes ou autres insanités dans leurs débats. Nous attendons de cette jeunesse des idées pertinentes, construites sur la base de leur instruction et éducation que  l’école sénégalaise leur a délivrée par les soins de leurs maîtres et professeurs.
Une jeunesse consciente et soucieuse du devenir du pays, du continent.
Vive la démocratie !
Vive la paix !
Vive le Sénégal !
Vive l’Afrique !
Ahmadou Tidiane BA
tidiou5@hotmail.com