Lat Dior Ngoné Latyr Diop est un patrimoine dont la richesse n’est pas exploitée à Dekheulé, où il est enterré depuis 137 ans. Cet endroit n’est pas considéré à la hauteur de l’importance du héros national.
Un héros de la trempe de Lat Dior Ngoné Latyr Diop ne court pas les rues. Après 25 années de résistance face au colonisateur, son nom ne doit pas tomber dans l’oubli. Même s’il n’a vécu que 44 ans, il a été très utile à son pays. L’ancien Damel du Cayor est un patrimoine. Il est enterré à Dekheulé, mais son histoire va continuer à résonner à côté de celle du Sénégal. Lat Dior est son héros. «Il s’agit maintenant pour perpétuer ce legs, de réfléchir sur la mise en place d’un outil de tourisme culturel», a annoncé Aliou Sow, qui a déjà entrepris des démarches dans ce sens. Malgré son importance dans l’histoire du pays, Dekheulé est encore une bourgade presque anonyme.
Dekheulé – 137 ans après la disparition de Lat Dior : Plans de résistance
«J’en parlais avec mon collègue du Tourisme et des loisirs qui a promis de recevoir l’association pour davantage traiter de cette question en profondeur, sur l’épopée de Lat Dior qui relie les 20 sites où se sont déroulés les 20 combats majeurs en 25 ans de règne riche, historique, héroïque, de bravoure et de hauts faits d’armes», a-t-il informé lors de la commémoration de la mort du héros national. C’était le 27 octobre dernier, correspondant au 137ème anniversaire de la mort de Lat Dior.
Tourisme culturel
Pour faire de cet endroit un outil de tourisme culturel, il suggère la construction de sites jusque dans les lieux où Lat Dior a livré bataille contre l’occupant pendant 25 ans. Pour doter ce lieu de sources historiques, Aliou Sow a demandé au directeur du Patrimoine culturel, en relation avec le Directeur général du Musée des civilisations noires, «de recueillir l’ensemble des messages prononcés ce jour et tout le déroulement de la cérémonie».
«Je pense que sous la supervision du Pr Bocoum, du président Racine Senghor, recueillir aussi les images, les messages du président de la République lors de sa visite de 2018, en faire une compilation avec un message de préface du président Bassirou Guèye et un message post-préface du Gl Meïssa Ndiaye, ça nous permettra d’avoir une sorte de petit document récapitulatif de beaucoup d’informations recueillies pendant des jours et assez valeureuses sur la vie, l’œuvre et la gestion du legs de Lat Dior Ngoné Latyr Diop», a-t-il précisé. Et ce document sera édité par la Direction du patrimoine. Il connaîtra une large diffusion, au besoin traduit en langues nationales pour permettre aux uns et aux autres de s’imprégner davantage. Ainsi, «il nous permettra de nous inspirer de son courage et de sa détermination afin que sa mémoire puisse continuer de briller comme une étoile au-dessus de notre cher Sénégal», poursuit le ministre de la Culture, qui pense que notre jeunesse a des modèles pour s’en inspirer. Car «une jeunesse sans modèle est une jeunesse en errance», a-t-il relevé. C’est dans ce sens qu’il a conseillé «d’écouter les traducteurs traditionnels qui, seuls, savent parler aux uns et aux autres, et fouetter l’honneur et la fierté de chacun d’entre nous».
Très franchement, c’est mon très humble point de vue, Lat Dior Diop est presque tombé dans l’oubli. Peut de jeunes gens aujourd’hui le connaissent vraiment.
Le nom et la personne de Lat Dior ne sont vraiment rappellés au public sénégalais qu’à l’occasion de la célébration de la fête nationale du 4 avril. C’est tout ou presque. Pas de stèle, de monument connus à Dakar qui le rappelle au grand public et aux étrangers et visiteurs de passage au Sénégal.
L’on se souvient de la célébration de son centaire (les 100 ans de sa mort) sous la deuxième république. Cette célébration qui avait été faite avec faste, avait prit les allures d’une fête nationale et avait été l’occasion pour l’état, quelques sommités du monde politiques, des arts et de la culture, d’historiens et chercheurs de l’époque, de célébrer, louer Lat Dior Ngoné latyr Diop et de rappeller, de vanter ses hauts faits d’arme contre l’occupant colonial.
Mais le choix de Lat Dior comme héros national n’a pas vraiment fait l’unanimité au Sénégal. Son choix semblait être politique et forcé pour beaucoup de gens, dont plusieurs de nos historiens et pas n’importe lesquels.
Il n’y a pas eu vraiment de consensus de débats sur le choix, la désignation de Lat Dior. Il fut selon un ancien enseignant, un choix imposé au peuple.
Plusieurs compatriotes voient beaucoup plus Lat Dior comme le guerrier wolof, de l’ethnie dominante, ou le guerrier du « Parti Socialiste » imposé aux Sénégalais.
Son image avait été raillée, moquée et d’ailleurs très, très souvent dans l’hebdomadaire satirique le « Politicien » qui n’hésitait pas à chaque fois qu’il rappellait le nom de Lat Dior dans ses colonnes d’écrire : « Lat Dior, mort bêtement ! » (à la bataille de Dekheulé).
Il semble, des professeurs qui m’ont enseigné l’histoire le disent que Bouna Alboury Ndiaye avait fait l’unanimité quant à la désignation du héros national, plus méritant qu’un Lat Dior. Venait ensuite Samba Laobé F…
Mais reconnaissons bien Lat Dior, au moins, son titre de résistant national à l’infiltration et à la pénétration coloniale. Il a été un grand résistant. Il faut un monument à la gloire de Lat Dior à Dakar. Nous soutenons une telle idée.