Paris est désormais trop habitué aux désillusions pour céder à un quelconque emballement. Mais sa victoire ce mercredi contre le Real Madrid, pour son entrée en lice en Ligue des Champions (3-0), prouve que l’équipe de Thomas Tuchel est dans les temps concernant ses objectifs élevés. Alors que les Parisiens n’avaient pas encore été transcendants en Ligue 1, ils ont sorti leur meilleur match de la saison au Parc des Princes. Certes, ce n’était pas un Real Madrid fabuleux en face, mais le Psg a su afficher une cohérence tactique sur laquelle il doit s’appuyer pour la suite. En espérant revoir un Angel Di Maria aussi inspiré.

Di Maria, voilà le patron
Dans l’ombre de la MCN ces deux dernières années, Angel di Maria a profité de l’absence des trois as pour prendre le rôle du patron de l’attaque parisienne. Après sa prestation capitale contre le Barça en février 2017 ponctuée d’un doublé (4-0), l’Argentin a sorti son deuxième plus beau match sur la scène européenne avec Paris, en signant un autre doublé. Il a ouvert le score en plaçant un subtil pointu sur un centre de Bernat (14e), avant de rappeler à quel point son pied gauche peut être délicieux. Comme contre les Bleus au Mondial 2018 (4-3) ou face à Naples la saison dernière en poule (2-2), «ADM» a placé une frappe imparable de l’extérieur de la surface, bien décalé par Guèye (33e). A la mi-temps, les statistiques étaient formelles : il n’avait rien raté dans tout ce qu’il avait entrepris, apportant également défensivement à l’image d’un gros repli (23e). S’il a péché par gourmandise en ratant le lob du triplé (60e), il s’est fait pardonner par une roulette dingue en pleine surface mais Sarabia n’a pas transformé son offrande (62e). La meilleure manière de célébrer le 100e match européen de sa carrière.

Guèye illustre la domination parisienne au milieu
Si Paris a profité des largesses de la défense madrilène, c’est au milieu qu’il a gagné le match, avec un homme-clé : Idrissa Guèye. Avec Marquinhos positionné en pure sentinelle derrière lui, l’international sénégalais s’est démené en relayeur (9 duels gagnés, 6 ballons récupérés). Il avait déjà avalé quatre kilomètres à la pause, avec une agressivité rare. Offensivement, il a percuté côté droit à de nombreuses reprises, fournissant notamment trois passes-clés en première période, dont la transmission décisive sur le deuxième but de Di Maria (33e). Il fut proche de créer une autre réalisation, en enchaînant une récupération haute et une ouverture vers Verratti qui n’a pas profité à Di Maria (60e), mais ne s’est pas vexé pour autant. La recrue estivale a continué à martyriser Casemiro et consorts par ses projections, apportant du liant, du muscle et des idées. A côté de lui, Verratti et Marquinhos ont également été tranchants.
Avec lequipe.fr