Ousmane Sonko ne rêve pas d’une liste unique de l’opposition aux prochaines Législatives. Le leader de Pastef, membre de Manko wattu senegaal, ne veux pas voir les mêmes erreurs avec des alliances contre nature.

«Il ne peut pas y avoir de liste unique pour l’opposition.» C’est la conviction de Ousmane Sanko, membre de la coalition Manko wattu senegaal. Le leader de Pastef/Les patriotes était en tournée dans le département de Tivaouane, notamment à Pire, pour aller au contact de ses militants et sympathisants mais également élargir ses bases et structurer son parti, en perspective des élections législatives de juillet 2017. Il ne se fait pas d’illusion sur la question. «Nous pensons que nous ne pouvons pas répéter tout le temps les mêmes erreurs. C’est-à-dire, à chaque fois, les gens se retrouvent en disant que la situation est tellement grave qu’il faut laisser de côté toutes nos divergences et faire front pour enlever celui qui est là sans base programmatique, sans âme, et chacun ayant son propre agenda. Et quand on parvient à enlever celui qui est là, peut-être, il y avait un embusqué qui était le mieux préparé et qui avait fait, peut-être, un meilleur travail sur le terrain, qui s’accapare du pouvoir pour reprendre le même système. On ne peut pas continuer comme ça», a expliqué l’inspecteur des impôts radié de la fonction publique qui avertit qu’il n’est  pas dans la logique du «tout sauf tel». Il ajoute : «Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des gens qui ne pourront pas aller ensemble parce que ce sont des alliances contre nature. Et à chaque fois, on nous sort là même rengaine : «Oui, il faut sauver le pays, la situation est grave, donc, tout le monde n’a qu’à faire abstraction de certaines choses.» Et après, vous ne savez même pas qui fait quoi, qui discute avec le Président Sall le soir.» M. Sonko indique, cependant, que son parti reste «ouvert» à des alliances, mais uniquement «sur des bases crédibles avec un minimum de convergences programmatiques».
Sur l’affaire Khalifa Sall, le leader de Pastef dénonce «l’utilisation politicienne» de la justice. «Aujourd’hui, il y a des dizaines de rapports de la Cour des comptes, de l’Ige, de la Centif qui épinglent des gens qui siègent chaque mercredi sur la table du Conseil des ministres avec le Président Macky Sall mais qui ne sont pas inquiétés. Il y a des dizaines de rapports qui ont épinglé des gens de l’ancien régime, mais dès lors qu’ils ont transhumé, ils sont devenus intouchables», dit-il. Il jure que «si Khalifa Sall, Bamba Fall, Barthélemy Dias et autres avaient accepté de rester dans la coalition Bby, il est évident qu’on n’aurait pas entendu parler de l’affaire Ndiaga Diouf, de l’incident à la Maison du parti socialiste, encore moins de cette histoire de la mairie de Dakar».

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