Yenne refuse une «compensation pour Diamniadio» qui va se faire sur son dos. Les populations des villages de Dougar en Gan­doul  de la commune, regroupées autour d’un collectif, ont initié un sit in mercredi pour sonner l’alerte. «Diamniadio a vu ses terres prises par l’Etat pour des chantiers importants mais cela ne doit pas être une raison pour nous déposséder au profit de Diamniadio», a fait remarquer ­Babacar Faye, membre du col­lectif.
L’objet du supposé litige entre les deux communes concerne une surface de 300 hectares et englobant une bonne partie de la forêt classée de Sébikotane. «Des informations fondées circulent dans le milieu que la procédure envisagée consiste à déclasser environ 300 hectares, d’en faire un titre d’Etat, de l’affecter au receveur des domaines de Rufisque pour que la mairie de Diamniadio,  en la personne de son maire,  puisse en bénéficier au détriment de la mairie de Yenne et surtout des populations», a expliqué Omar Youga Sow faisant savoir que la zone a toujours appartenu à la commune de Yenne. Une propriété qu’il dira être renouvelée par l’Etat à travers le décret de 2002 instituant les collectivités loca­les. D’après ces protestataires, des choses peu orthodoxes sont en train de se tramer. «Les autorités municipales sont  de  connivence avec un grand ponte de la République  proche du président  dont nous tairons le nom pour le moment. Ce dernier  leur a promis de faire déclasser la forêt très vite, mais en retour il va bénéficier de 30% des terres évaluées environ à 90 hectares», a affirmé Babacar Faye.
D’après le collectif, autant Diamniadio a eu son lot d’expropriation avec les grands chantiers de l’Etat, autant la commune de Yenne pâtit avec des projets d’envergure comme le port de Ndanane et le pôle urbain de Daga Kholpa. Tout ce qu’ils veulent dès lors c’est que la forêt soit déclassée mais  surtout soit attribuée à Yenne. «S’il y a bien quelqu’un qui devrait bien en bénéficier, ce sont d’abord les populations  des villages environnants et appartenant à la commune de Yenne. Ces terres, une fois déclassées, doivent nous revenir afin que les jeunes puissent profiter d’une extension de leur village», a projeté Omar Youga Sow, par ailleurs conseiller départemental. «Nous ne laisserons personne s’emparer de nos terres et si les autorités s’entêtent, nous ferons face», a prévenu M. Faye. Le collectif, qui a fait cette première action en guise d’alerte, compte  dérouler une stratégie pour ne pas se faire déposséder la réserve foncière.
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