Litige foncier à Saré Bidji dans le département de Kolda : Le Conseil départemental interpellé

Rien ne va entre la mairie de Saré Bidji et les propriétaires terriens dans le village de Saré Moussa Ndour. Un litige foncier qui profite au Conseil municipal alors que les victimes disent non et demandent à l’Etat d’intervenir.
Le Conseil départemental de Kolda est invité à intervenir dans le conflit foncier qui oppose le Conseil municipal de Saré Bidji à une partie de la population de la commune de Kolda. Des terres appartenant à ces populations depuis plus de cinq décennies sont entre les mains du Conseil municipal de Saré Bidji. Une expropriation de plus de 1 600 parcelles que ces victimes disent ne rien comprendre. Ainsi, le Conseil départemental est interpellé au plus haut niveau pour trancher cette affaire. A en croire Kalidou Diémé, il est temps et impératif que le patron du Conseil départemental descende sur le terrain pour décanter la situation avant qu’il ne soit trop tard. Kalidou Diémé et ses homologues sont sur le terrain de la contestation en multipliant des rencontres de sensibilisation. L’Assemblée générale tenue sur les lieux du litige a été un moment fort pour ces victimes de dénoncer ce qu’elles appellent la loi du plus fort. Malgré cette force du politique ou de l’Administration, ces familles ne comptent pas baisser la garde. «Nous n’allons pas abandonner nos terres à certaines personnes au détriment de nos enfants à qui est destiné cet héritage», a lancé une dame d’un âge très avancé. Ajoutant que «le pouvoir de Macky n’est certainement pas là pour prendre les terres des pauvres pour les vendre à des riches». Ici, la tension est palpable, des interventions pour régler le différend sont souhaitées avant que l’irréparable ne se produise. Pourtant, le maire de la commune rurale est sorti de son silence pour appeler à la résolution de ce conflit à l’amiable ou par la loi. Malang Mballo a invité les victimes à la table des négociations sous l’arbitrage de l’autorité administrative départementale. En tout état de cause, le feu couve dans cette partie du Fouladou où ces populations n’entendent pas «perdre» leurs terres au profit de qui que se soit. D’ailleurs, une bonne partie de ces champs est déjà morcelée et vendue. Ainsi, entre détenteurs d’actes de propriété délivrés par la mairie et les propriétaires des champs, c’est la guerre totale.
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