Amadou Dieng a décidé de rompre le silence en s’inspirant de faits qui touchent la société sénégalaise et africaine pour en faire un ouvrage. C’est ce qui lui vaut aujourd’hui de publier un roman au titre évocateur : «Au bout du silence.»Par Amadou MBODJI –

Amadou Dieng s’est inspiré de la société sénégalaise et africaine en général, pour puiser dans le quotidien de ceux qui y vivent et nourrir son écriture. Le résultat est une œuvre au titre évocateur : Au bout du silence. Cet ouvrage, qui est paru depuis le 29 mai dernier, «offre une réflexion profonde sur les enjeux sociaux et politiques de l’Afrique». Il marque un pas important pour l’auteur qui passe ainsi de l’écriture libre à une écriture plus classique. «C’est un roman dans lequel j’explore les thèmes de la corruption, de l’injustice, des sectes, de la prostitution, du mariage arrangé, et de la révolution qui pourrait résulter des frustrations, déceptions, trahisons et ressentiments. Le tout dans un contexte sénégalais», explique Ama­dou Dieng. «Avant, j’écrivais des chroniques sur Wattpad, un réseau social canadien, et aussi sur Facebook. Je me suis inspiré des réalités sénégalaises, de faits réels tels que les mariages arrangés et beaucoup d’autres choses. J’ai voulu ressortir l’aspect romanesque pour apporter un côté fictif dans l’histoire. Je parle aussi de la prostitution qui se développe au Sénégal. Mon écriture est dictée par la situation du Sénégal et de l’Afrique, et mon ambition, c’est de participer à une prise de conscience», souligne Amadou Dieng. «Le titre est une métaphore de la révélation ou de la libération de la vérité qui, après avoir été dissimulée pendant un certain temps, finit par être dévoilée ou révélée. C’est aussi la libération émotionnelle et le règlement de comptes après des périodes de silence et de dissimulation. Au bout du silence renvoie à la fin d’une période de silence et l’émergence de la vérité ou de la libération», fait-il savoir.

Amadou Dieng, connu sous le pseudonyme I’mDieng, se définit comme un jeune écrivain, un Africain du Sénégal, un panafricaniste. Originaire de Sangalkam, c’est à l’âge de 13 ans qu’il adhère d’abord à un mouvement dénommé African Conscience, puis à Urgences Panafricanistes quelques années plus tard. Organisation dont il deviendra le Coor­dinateur régional alors qu’il était étudiant à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Depuis 2018, amoureux des lettres, Amadou Dieng utilise sa plume pour sensibiliser les masses par rapport aux défis de l’Afrique, tout en proposant, souligne-t-il, «des solutions innovantes». Il est en outre un acteur social, très engagé dans les mouvements et associations communautaires. Contribuer à la souveraineté politique et économique du Sénégal et du continent en général, est ce à quoi s’emploie Amadou Dieng chaque jour, tout en étant soucieux, dit-il, des problèmes de développement en Afrique, notamment le chômage des jeunes et la pauvreté. En devenant en 2022, le cofondateur de Touthème, le premier réseau panafricain de lecture et d’écriture libre, son objectif était de permettre aux milliers de jeunes écrivains africains de vivre de leur art, en leur offrant des possibilités d’écriture, de publication et de rémunération. En janvier 2023, il est lauréat d’un programme d’incubation et d’accélération du Royaume des Pays-Bas, une initiative qui vise à former de futurs géants dans l’écosystème entrepreneurial africain. Amadou Dieng est l’auteur de plusieurs chroniques avant d’aller vers la publication de son premier roman.
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