L’écrivaine Mariétou Mbaye, plus connue sous le nom de Ken Bugul, appelle les parents à consacrer plus de temps à leurs enfants autour du livre. Ken Bugul était la marraine de la 4e éditions du Salon international du livre (Silthies), initié par l’écrivain Moustapha Ndéné Ndiaye, à la Promenade des Thiessois.
L’écrivaine et femme de lettres Mariétou Mbaye, plus connue sous le nom de Ken Bugul, a lancé un message aux parents pour les appeler à consacrer plus de temps à leurs enfants autour du livre. De l’avis de Mme Mbaye, «pour bien éduquer nos enfants, nous devons nous éduquer nous-mêmes. C’est la synergie parent-jeunesse que je veux faire avancer pour que nos enfants puissent s’intéresser à la lecture». A en croire l’auteure du roman Cendres et braises, «la lecture est fondamentale et essentielle». «En dehors de réussir à l’école et d’avoir un diplôme, la lecture est la nourriture de l’esprit. Et c’est l’esprit qui maîtrise et qui conditionne le corps. Et pour faire un Nouveau type de sénégalais, c’est à travers la nourriture de l’esprit.» Et l’écrivaine d’insister : «Si nous devons revoir nos comportements et nos attitudes, c’est à travers la lecture, la connaissance et le savoir parce que c’est à travers la connaissance et le savoir qu’on a le sens du discernement. Nous avons un cerveau qu’on doit nourrir pour avoir le sens du discernement. Il faut utiliser nos sens pour arriver à ce niveau de maîtrise de nous-mêmes. C’est fondamental», note Ken Bugul qui appelle les parents à consacrer plus de temps à leurs enfants autour du livre. «Acheter un livre doit faire partie du budget de la famille», indique-t-elle. «Je ne peux parler de la jeunesse sans parler des enfants. La jeunesse, la famille et les parents, il faut qu’ils se mettent ensemble pour relever les défis des problèmes que nous rencontrons aujourd’hui. Ces problèmes que nous reprochons à nos enfants sans le faire à nous-mêmes, les parents», déplore-t-elle, regrettant le fait que les parents passent plus de temps dehors, en courant après la dépense quotidienne. «Ils laissent un vide que les enfants tentent de combler avec les réseaux sociaux, séries télévisées et autres.» Mme Mbaye d’estimer qu’il «ne faut pas critiquer internet qui est une importante source de savoir. C’est comme au marché, tu choisis ce que tu veux acheter». seulement, souligne-t-elle, «le rôle du parent est d’aider l’enfant à choisir entre ce qui est bon et ce qui est mauvais».
Revenant sur le thème de l’édition 2019 du Silthies, «L’identité thiessoise», Mme Mbaye d’indiquer que «Thiès est la porte du Sénégal. On dit que Kaolack c’est le bassin arachidier, Saint-Louis l’élégance etc., mais Thiès c’est le carrefour. C’est de Thiès qu’on fait le Sénégal. C’est une porte d’entrée et de sortie. On devrait donc en faire un terreau pour promouvoir non seulement le livre et la lecture, mais aussi ouvrir à Thiès d’autres possibilités pour qu’on puisse exploiter toutes ses potentialités qui ne sont pas seulement économiques, mais intellectuelles de très haut niveau», dira l’écrivaine qui a fait ses études primaires jusqu’à l’obtention de son Baccalauréat au lycée Malick Sy de Thiès.
A sa suite, le président du Silthies, Moustapha Ndéné Ndiaye, devant les autorités locales dont le maire de Thiès, Talla Sylla, et les représentants de l’ambassadeur de la France et du ministre de la Culture, de dire toute sa satisfaction dans l’organisation de ce rendez-vous biannuel qui a vu la participation de 25 éditeurs exposants et une vingtaine d’écrivains. «C’est une rencontre d’échanges, une plateforme qui regroupe tous les acteurs de la chaîne du livre», dit M. Ndiaye, qui estime que «Thiès n’était pas livre parce que plus connue pour sa réputation de cité ouvrière, du fait des chemins de fer. Mais de plus en plus avec l’université évidemment, le livre prend sa place. Et le Salon du livre prend sa place et s’insère parfaitement dans cette nouvelle mutation de la ville».
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