L’Inspecteur d’académie (Ia) de Thiès, Papa Baba Diassé, a présenté hier aux étudiants du Département de langues, lettres et sciences humaines de l’Université de Thiès (Ut) son premier roman intitulé Ndeer, entièrement écrit en anglais. Une œuvre littéraire qui jette un regard critique sur la société sénégalaise.

L’histoire tumultueuse d’une jeune étudiante en deuxième année à l’Université, au destin tragique, victime de violences de la part de son entourage suite à un mariage forcé, a été racontée aux étudiants du Département de langues, lettres et sciences humaines de l’Université de Thiès (Ut). Le roman, inti­tulé Ndeer et entièrement écrit en anglais par l’Inspecteur d’académie (Ia) de Thiès, Papa Baba Diassé, a été publié en janvier 2019 par Presses panafricaines. A travers cette fiction, l’auteur procède à un véritable diagnostic de la société sénégalaise. Un thème largement salué par Dr Hadja Maï Niang, chef de ce département. Selon l’enseignante-chercheure, «un auteur sénégalais qui écrit en anglais pour une histoire aussi importante que Ndeer est à applaudir». Elle rappelle : «Nous avons connu la théâtralisation de Ndeer. Aussi, il y a la publication de l’œuvre de notre frère Alioune Badara Bèye en français. Alors, je pense que l’histoire de Ndeer en anglais va internationaliser cette histoire aussi didactique, pathétique et historique. C’est à saluer», dit-elle, au terme des activités scientifiques ouvertes au public du département où des professeurs ont fait des prestations didactiques pour faire comprendre au public l’œuvre littéraire. «Le livre doit faire le tour du Sénégal parce qu’il y a une mise en abime de Ndeer, connue et reconnue par le Peuple sénégalais. L’histoire de Ndeer, les femmes qui se sont mises en feu pour leur honneur, tout le monde la connaît. Mais je pense que cette histoire de Papa Baba Diassé est une révision en continuité de Ndeer. Là, je ne dirai pas une modernisation de l’histoire de Ndeer, mais une actualisation, pour nous dire que Ndeer peut exister si les pesanteurs sociales qui pèsent sur les femmes peuvent toujours exister». Egalement, «pour nous dire que Ndieumbeut Mbodji peut renaître de ses cendres et que peut-être elle est parmi nous. Et dans le roman, Ndieumbeut est étudiante. Pour vous dire que l’histoire revue, actualisée rapproche les jeunes de Ndeer, Ndeer connue selon la tradition».
A la question de savoir ce qu’elle pense de l’interpellation de certains étudiants sur l’adaptation de l’œuvre au théâtre parce que les jeunes ne lisent plus, Dr Hadja Maï Niang fera remarquer : «En tant que pédagogue, je pense que le savoir est dans le livre et qui adapte trahit. A moins que l’auteur devienne d’un coup metteur en scène et adapte sa propre œuvre et son propre roman.» Elle insiste : «J’incite les étudiants à lire Ndeer avant de penser à une adaptation théâtrale ou cinématographique. Il faudrait découvrir ce bébé qui n’appartient plus à son géniteur, mais au public, aux lecteurs. Je demande au public d’accueillir vivement Ndeer de Papa Baba Diassé parce qu’il nous apprend beaucoup sur notre histoire, mais aussi il nous permet de revoir la place de la femme dans le Sénégal moderne.»