Avec «Cabas de reculs», Evelyne Mbengue laisse éclore son talent pour sa toute première production. La cérémonie de dédicace du livre a eu lieu samedi dernier à Rufisque.Par Alioune Badara NDIAYE –

 Avec Cabas de reculs, la toute première production de Evelyne Mbengue, c’est la poésie, dans ce qu’elle a de plus beau, qui est déroulée. C’est le point de vue de Dr Emmanuel Magou Faye qui a fait office de modérateur lors de la cérémonie de dédicace du livre, samedi à Rufisque. Parlant de l’auteure, il a déclaré : «Elle a une très grande culture et une bonne connaissance de la langue. Ça, c’est quelque chose d’essentiel aujourd’hui, et ça manque de plus en plus à la littérature sénégalaise et à la poésie sénégalaise (…)  Très souvent, on lit des textes qui sont estampillés poétiques, mais en vérité, c’est de la prose. Des fois, on nous parle de prose poétique, mais là, véritablement, nous sommes dans une véritable poésie, une poésie très profonde.» «Il y a quelque chose de profondément individuel, mais c’est cet individuel qui va vers ce qui est profondément humaniste et humain», a-t-il encore noté, tout en relevant la difficulté résidant dans l’art poétique. Comme lui, le professeur d’université Alioune Badara Diané a loué le talent de Evelyne Mbengue se sentant à travers l’écriture de Cabas de reculs. «Parfois pessimiste, souvent inquiète, la poésie de Evelyne Mbengue refuse cependant d’aborder aux rives de la désespérance. Au-delà des laideurs de la vie et des circonstances malheureuses de l’existence, son écriture est l’espoir têtu qui proclame le plaisir de vivre et la joie de vivre», a en effet noté en postface Pr Diané. L’ouvrage en question est un recueil de poèmes s’ouvrant par Harmonie pour décliner sur Cycle de vérités.

«Ces poèmes sont nés dans les marges de mes silences, dans les interruptions de mes réflexions, dans les instants de recul que la vie m’a offerts ou imposés. Ce recueil est ainsi bien plus qu’un assemblage de poèmes. Il est le fruit d’un désir tenace d’écrire, de mettre les mots sur les sentiments», a relevé Evelyne Mbengue, assurant que le recul demeure le fil conducteur de ces pages. Recul, dira la professeure de lettres, face aux agitations, aux certitudes trop bruyantes, face à soi-même pour parfois tenter de se retrouver ou de se réinventer. «Une manière de se tenir à distance du tumulte pour mieux comprendre, mieux ressentir, mieux dire», a-t-elle estimé. «Ce recueil est certainement aussi la matérialisation d’une volonté, celle d’être bien compris, de servir avec sincérité et de ne pas perdre le chemin qui mène à la voie droite. L’écrire, pour moi, c’est une façon simple de nommer les émotions, de les comprendre un peu mieux quand les mots du quotidien ne suffisent pas à les traduire intégralement», a assuré celle qui au début écrivait juste pour partager sur les réseaux sociaux sans prétention d’en faire une production littéraire. «De manière générale, l’écriture chez moi est un plaisir, car c’est faire danser des mots, interpréter une musique intérieure qui cherche à adoucir le réel et à être partagée sous sa façon la plus agréable», a dit l’auteure fortement attendue par l’auditoire du jour pour de nouvelles productions dans le domaine.
abndiaye@lequotidien.sn