Après un succès phénoménal dès sa première édition en 1984, «La vie en spirale» de Abasse Ndione revit dans les librairies. Une réédition, signée Saaraba, vient d’être lancée. L’ouvrage a été présenté ce samedi à Bargny, dans la médiathèque qui porte le nom de l’auteur. Alioune Badara NDIAYE – 

La Vie en spirale reprend place sur les rayons des librairies du pays. Edité à sa sortie en 1984 par les Nouvelles éditions africaines puis réédité en 2004 par Gallimard, ce roman de Abasse Ndione, qualifié de véritable chef-d’œuvre littéraire, fait l’objet à nouveau d’une réédition avec la maison Saaraba.

Une cérémonie de lancement de l’œuvre version Saaraba s’est tenue samedi à la Médiathèque Abasse Ndione de Bargny.

«C’est d’abord la qualité littéraire du texte. Le deuxième argument, c’est que c’est un livre que j’ai lu quand j’étais adolescent et qui m’avait beaucoup marqué (…) J’ai constaté son absence des rayons, il n’était plus réédité, et je m’étais fait une promesse : le jour où j’en aurais l’occasion, je le remettrais à la disposition du public et le ferais découvrir aux nouvelles générations», a ainsi motivé Souleymane Guèye, initiateur de cette nouvelle réédition. «Il était très enthousiaste et très heureux qu’on se ressaisisse du texte et il m’avait donné sa bénédiction.

C’est ce qui m’a aidé aussi après à faire toutes les démarches. Il était content qu’on remette ce livre au goût du jour et nous, on a reçu tout son encouragement et son soutien», a poursuivi le directeur éditorial de Saaraba, assurant qu’un tirage de 1000 exemplaires, «quasiment épuisé», a été réalisé, en attendant de s’aligner sur la forte demande. Particularité de cette nouvelle édition, la postface porte l’empreinte de l’écrivain Mouhamed Mbougar Sarr. «Il l’a lu, c’est un des textes fondateurs aussi de son cheminement personnel. Donc il m’a paru évident pour faire la préface ou la postface, de le confier à quelqu’un qui soit vraiment imprégné du texte», a motivé M. Guèye.

Au-delà de l’œuvre littéraire de Abasse Ndione, riche de Ramata ou encore Mbeuk mi, les regards devraient être focalisés sur l’homme. C’est la perception que se fait le ministre Abdourahmane Diouf, qui a présidé la cérémonie. «Il nous faut maintenant la biographie de Abasse Ndione. Avec les témoignages de sa famille, il y a de quoi écrire sur Abasse, du jour de sa naissance en 1946 à sa mort en 2024. On connaît très bien le message, mais on ne connaît pas assez le messager», a exhorté, lors de son allocution, le ministre qui, à l’occasion, a acheté un lot de 100 exemplaires. Et cette demande de Abdourahmane Diouf pourrait se matérialiser bientôt, à en croire Yaye Coumba Ndione. «Pour la biographie, on va essayer, ça c’est intéressant (…) Il y a un autre écrivain qui nous a demandé de raconter les moments que nous avons passés avec notre père», a relevé l’aînée de la famille.
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