La maison d’édition Le Nègre international a clôturé mercredi sa saison littéraire avec la présentation de six ouvrages de genres littéraires variés, une manière de montrer «les possibilités existant autour de la littérature», estime son directeur Elie Charles Moreau. «C’est une parution collective de six livres de genres variés. On y trouve des livres de conte, un roman, un essai, de la poésie», a expliqué l’éditeur sénégalais lors d’une rencontre au siège de l’Association des écrivains du Sénégal (Aes), à Keur Birago, à Dakar. Selon Elie Charles Moreau, la présentation groupée de ces ouvrages vise à montrer qu’il y a «une possibilité de rassembler tous les gens qui tournent autour de la littérature». M. Moreau clôture ainsi la saison littéraire de sa maison d’édition même si, reconnaît-il, il n’y avait «pas eu de Rentrée littéraire». «C’était une façon d’ironiser, de se désoler des réalités éditoriales sénégalaises. C’était aussi un bon prétexte pour boucler l’année avec une parution collective de livres», lance-t-il.
Parmi les six ouvrages présentés par leur auteur, il y a L’œil du poète et la misère, recueil de poèmes de Meïssa Maty Ndiaye. L’auteur dépeint à travers son ouvrage «la misère des héritiers» et dénonce «leur rejet». «Mon passage dans plusieurs capitales du monde m’ont permis de découvrir la pauvreté dans la rue et dans les maisons, c’est une analyse des problèmes humains», a dit Meïssa Maty Ndiaye, enseignant à la retraite. M. Ndiaye de pointer «les tares» de la société et «les injustices sociales» qui la gangrènent, jugeant qu’il «est temps d’ouvrir les yeux et de voir que la richesse rend aveugle de même que la célébrité (…)». L’auteur de L’œil du poète et la misère propose «une refondation de l’éducation» et «le renforcement de nos identités culturelles».
Deux romans figurent dans la collection présentée par Le Nègre international, à savoir Rires posthumes de Penda Diop et Excusez ! Je suis Wolof de Saër Ndiaye. Si le premier est présenté comme «le cri» d’une mère dont l’enfant a souffert d’un retard psychomoteur pendant 14 ans avant de mourir, le deuxième se veut «une contribution au moment où il y a eu cette critique sur l’ethnocentrisme wolof». Sur le ton de l’amusement, Saër Ndiaye développe un récit dont la finalité est de rappeler aux gens que «nous sommes tous parents». «C’est une manière d’ironiser sur certaines situations vécues en Côte d’Ivoire et ici au Sénégal. Le livre se demande c’est quoi être Sénégalais. C’est quoi être wolof», indique M. Ndiaye.
El Médine Thiaw, un jeune auteur âgé de 10 ans, est lui crédité d’un «beau livre» intitulé Mes inspirations. «Un livre sur tout et sur les riens de la vie», selon Elie Charles Moreau. «Il parle de sa chaise, de sa tante, de l’équipe de football, du défunt chef du protocole Bruno Diatta, de Aliou Cissé, etc.», énumère l’éditeur. Il explique que sa décision de publier El Médine Thiaw vise à faire comprendre que «l’écriture n’a pas d’âge et à inciter en même temps les autres à écrire». Deux livres de conte intitulés Verbacide (s) de Amadou Bamba Thiobane et Un soir au clair de lune de Oumar Tidiane Télémaque Sow complètent la liste des publications présentées à cette occasion par Le Nègre international.
Le président de l’Association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, a encouragé cette initiative et invité le public à acheter les livres pour les vacances.
Aps
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