Les contraintes sont inhérentes à l’organisation d’une activité d’envergure ! La Fildak n’échappe pas à cette règle. Pour la 16e édition qui s’est tenue du 22 au 27 novembre dernier à Dakar (au Cices), le directeur du Livre et de la lecture, Ibrahima Lô, reconnaît : «Il y a toujours des couacs, ça et là. Mais le taux de réalisation des activités programmées montre que ces difficultés ne nous ont pas empêchés d’aller à l’essentiel. Je m’en félicite et remercie mes collaborateurs.» En tout, il y a eu cette année à la Fildak, 33 séances de dédicace, la participation des 56 éditeurs contre 52 en 2015, (les ¾ des exposants étant des éditeurs sénégalais). En plus, la Fildak a accueilli cette année une «belle brochette» de pays comme la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, le Cameroun, l’Algérie, la Tunisie, la France, le Nigeria, le Maroc, le Bénin, l’Iran, La Syrie, la Pologne, certains étant déjà habitués à cet événement, d’autres non habitués. A côté de ces pays, la Fildak 2017 a reçu comme invité d’honneur, la Ligue islamique mondiale, qui est venue en «forte délégation depuis l’Arabie Saoudite, a animé un stand de 6m 2», selon Ibrahima Lô.

Expos, dédicaces et colloques
A côté des expositions, la Fildak a été l’occasion d’animer un colloque international sur le thème : «Livre, jeunesse, économie : défis du développement.» 10 communications ont été présentées au cours de ces colloques qui se sont tenus du 23 au 24 novembre au Cices, renseigne le directeur du Livre, qui mentionne la participation remarquable du public au cours de ce colloque, en particulier des professionnels en formation à l’Ebad.
Inscrit dans l’objectif de promotion du livre, le directeur du Livre a profité de la Fildak pour remettre un don de 60 000 livres et aller vers les jeunes. Cette année, il s’agissait pour la direction du Livre et de la lecture de sortir des murs de Cices pour s’installer en banlieue et dans quelques autres régions du Sénégal. «Nous avons tenu des activités d’animation autour des enfants comme le conte, l’écriture, le slam. Une innovation ! Notre propos n’étant pas d’être ‘’extra-muros’’, nous avons suivi l’instruction du ministre, Abdou Latif Coulibaly, qui nous a invités à sortir de ce cadre. Nous avons déroulé, pour cette raison, plusieurs activités décentralisées dans la grande banlieue de Dakar, à Guédiawaye où nous avons accompagné un éditeur dans son projet de la première édition des journées des livres francophones. D’autres activités se sont tenues aux Maristes. En rapport avec la Cacsen (Communauté africaine de culture-section Séné­gal), qui célébrait Sembène, 10 ans après son décès, nous avons célébré des regards croisés autour des Bouts de bois de Dieu à Matam, Kaolack, Sédhiou et Tambacounda», informe M. Lô.

Les prix
Restant dans la tradition d’hommage et de promotion des écrivains et des éditeurs, la Fildak a également servi de cadre pour primer des écrivains, éditeurs et journalistes qui se sont distingués dans le secteur des Lettres. «Nous avons célébré, lors du pré-colloque le 14 novembre, 5 personnes qui ont consacré une bonne partie de leur vie à la promotion des lettres dans le pays, à savoir le journaliste culturel, Sada Kane, dont on connait le rôle important dans la révélation des écrivains de notre pays. Il y a aussi Abdoulaye Racine Senghor, écrivain, critique littéraire et Administrateur général du Monument de la renaissance, l’écrivaine, Fatou Niang Siga, Amadou Sada Dia, un écrivain de 95 ans, et Saloum Sadiakhou, un écrivain de 84 ans qui vit à Kédougou. Ces deux dernières personnes ont sorti un ouvrage paru en 2017. Ce sont des gens qui en sont à leur première édition, mais à cet âge, on aurait pu s’attendre à ce qu’ils pensent à la retraite, mais ils ont estimé qu’ils avaient des choses à partager. Et ils ont toujours l’idée de produire des textes en jachère», a fait savoir Ibrahima Lô.
Outre ces messieurs, d’autres dames de Lettres ont été célébrées, lors de la Fildak 2017, à travers le prix Aminata Sow Fall pour la littérature (décerné à Ndèye Fatou Fall Dieng) et le prix Alioune Diop pour la promotion de l’édition en Afrique. Ce prix est revenu à la maison d’édition Bld (Bibliothèque, lecture et développement), dont la responsable, Antoinette Fall Korea, a été honorée, de même que Arame Fall. «C’est une grande spécialiste des langues nationales, le comité scientifique de la Fildak a estimé que le moment était venu de reconnaître cet investissement et de proposer au ministère de la Culture de lui rendre hommage, elle et Mme Antoinette Fall Korea, très active dans le domaine de la formation et des éditions jeunesse», rajoute le directeur du Livre et de la lecture en guise d’explication.
En attendant la prochaine FIldak, M. Ibrahima Lô se félicite d’avoir reçu cette année, la somme de 138 millions de francs pour l’organisation de la Fildak. «Le ministre de la Culture a, dès son arrivée, pris en charge cette question», dit le directeur du Livre et de la lecture en l’en remerciant.
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