Il ne fait aucun doute que le sport de façon générale fait partie des principaux facteurs du développement et du renforcement du corps et de l’esprit de l’être humain. Entre autres ac­tions bénéfiques, nous en citerons :
L’exécution facile des fonctions naturelles du corps ;
La bonne circulation sanguine ;
L’amélioration du fonctionnement du cerveau et du cœur ;
Le renforcement des muscles ;
L’augmentation de la souplesse des articulations ;
Source d’augmentation d’énergie et de la vitalité,
L’élimination des graisses, des toxines et du mauvais cholestérol.
Bref le sport prévient les maladies et lutte efficacement contre l’obésité.
Du point de vue éthique, le sport élève la morale et le comportement de l’individu, lui permettant ainsi d’améliorer ses relations avec les autres. Il in­culque à celui qui le pratique des vertus nobles proches de celles de la chevalerie comme la force, la générosité et le respect de l’adversaire. Il lui enseigne l’es­­prit d’entraide ainsi que l’esprit de compétition qui doit être basé sur le respect et l’honneur.

Au-delà de ses vertus éducatives, formatrices et culturelles, le sport est un moyen d’unifier et de renforcer les liens sociaux entre les individus et un moyen puissant de bannir la discrimination et la stigmatisation de classes sociales.
L’individu doit assimiler ces vertus cardinales dans le cadre du sport et doit en faire usage dans ses relations sociales à une échelle plus globale.

En droit musulman, c’est un devoir servant à «élever la parole de Dieu». Le sport trouve ainsi sa légitimation en tant que moyen de renforcement de l’individu et du groupe.

«Le croyant fort est préférable aux yeux de Dieu au croyant faible. Mais il y a du bien dans tous les deux», disait le Prophète Mohammed (Psl) pour encourager la pratique du sport.

On trouve dans le Musnad de l’imam Ahmed (Rta) que le Prophète Mohamed (Psl) avait même organisé une lutte entre Râfi’ ibn Khadîdja (un grand archer) et Samra ibn Djandab (un lutteur de haut niveau) avant de les enrôler tous deux pour une expédition militaire après constat de leurs aptitudes physiques.
Ainsi, le sport en général, est révélateur des règles et des modèles que les sociétés ont toujours cherché à se donner.

Au Sénégal, le football, comme sport favori, a réussi à créer des rassemblements de masses compactes et immaculées avec des manifestations qui offrent de véritables moments de convivialité et de partage entre les individus. Les fans zones à travers le pays lors des compétitions de football continentales ou mondiales en sont une parfaite illustration. Grace au football, les considérations d’ordres religieux et confrérique, les divergences politiques, les clivages ethniques et claniques sont mis hors-jeu ne serait-ce que le temps de la compétition.

Tous, à l’unisson des cœurs et des esprits, jeunes et vieux-jeunes, hommes et femmes toutes catégories socio-culturelles et professionnelles confondues, vibrent ces temps-ci au rythme de la Coupe du monde.

«Houboul watane minal Imane» = L’amour de la Patrie fait partie de la croyance.
Un Peuple debout arborant les couleurs nationales, ayant le même but à atteindre dans la foi et la confiance de leur Equipe nationale, est tantôt en extase et en transe collective en cas de victoire, tantôt plongé dans un climat de morosité et de tristesse en cas de défaite.

La récente victoire de l’Equipe du Sénégal sur celle de l’Equateur (2-1) en Coupe du monde au Qatar a fait couler des larmes de joie et fait frissonner plus d’un. Et ce n’est pas par la seule qualification des Lions en 8èmes de finale après 20 ans, mais par la coïncidence avec la date du 29 novembre commémorant la disparition de notre regretté Pape Bouba Diop, auteur du but historique contre la France championne du monde en titre à l’époque.

Cette victoire du «petit poucet» de la génération de notre sélectionneur national actuel Aliou Cissé «El Tactico» n’a pas fini de galvaniser la Tanière convaincue que «toute chose restant égale par ailleurs», les trophées continentaux et mondiaux sont à sa portée.

Un hommage bien mérité avec les souhaits de bon rétablissement à notre tonitruant Sadio Mané, l’absent le plus présent dans l’esprit des supporters sénégalais.

Quelle est alors, chers frères d’humeurs d’autres mœurs et d’autres époques, la discipline au Sénégal, toutes catégories confondues (en religion, en politique, dans les arts, la culture…), qui a une seule fois réussi une si belle mobilisation aussi colorée, aussi spontanée et aussi porteuse d’espoirs ?

Le football est un facteur de paix, de cohésion et de stabilité sociale, une des conditions sine qua non pour vendre la destination Sénégal ou attirer les investissements directs étrangers.

Alors chers détracteurs de notre sport favori, le développement n’a jamais été et ne sera jamais que des suites de discours littéraires à répétition. Si vous refusez le développement par l’action, épargnez-nous vos théories (du haram ou du alal) sur le football qui nous passionne non pas par le plaisir qu’il nous procure mais par les connaissances des retombées sociales, culturelles et surtout économiques au profit du développement de notre cher pays le Sénégal.
Sans être partisans de l’acceptation aveugle, nous n’adopterons pas non plus la posture du refus et du rejet absolu. On s’enracine et on s’ouvre pour garder le juste milieu.

A bon entendeur ! Laissez-nous avec notre ballon rond et que vive le football qui nous rapproche, qui nous unit et qui raffermit nos relations.
Allez les Lions de la téranga pour de plus belles victoires.
Serigne Moustapha (Seydou) WELE
Economiste – Formateur
Consultant-Facilitateur en Religion-Population et Développement
Réseau Islam et Population
tapha.wele@yahoo.fr