Depuis la criminalisation de la loi contre le viol et la pédophilie, la prévention  est de mise au sein des organisations patronales des centrales syndicales. En fait, au regard de cette loi qui a pris en charge d’autres infractions à caractère sexuel, notamment le harcèlement sexuel dont le milieu du travail demeure le lieu de prédilection, le secteur du travail ne veut pas être pris à défaut, surtout quand on sait que les peines attachées à cette infraction sont sensiblement revues à la hausse. C’est le sens de la journée de sensibilisation organisée hier par les organisations patronales et les centrales syndicales avec l’assistance de la cellule de genre du ministère de la Santé. «Vous n’ignorez pas les harcèlements sexuels qui sont souvent décriés dans les entreprises entre travailleurs et employeurs. Le milieu du travail et son environnement sont très sensibles à cette problématique de viol, de pédophilie et de harcèlement. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire, en tant que représentants des travailleurs au Tribunal, que le secteur et son environnement soient sensibilisés par rapport à la nouvelle loi qui criminalise  ces actes.  C’est pour que ceux qui voudraient abonder dans ce sens sachent que les peines encourues  ont été corsées», a dit El Hadji Moussa Guèye, assesseur au Tribunal du travail, par ailleurs coordonnateur Vih-Sida au niveau de l’Unsas.
A l’en croire, c’est en suivant une émission télévisée qu’ils ont vu la Secrétaire générale sensibiliser les populations de la commune de Dieuppeul sur la nouvelle loi criminalisant le viol et la pédophile. «Et en tant que représentant des travailleurs, nous avons estimé que cette sensibilisation pourrait faire tache d’huile au niveau du secteur du travail», a-t-il justifié leur volonté de sensibiliser le secteur du travail.
Une idée dont s’est réjouie Aïcha Tall Gassama avant d’indiquer que les sanctions sont devenues plus dissuasives et peuvent aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité, en d’autres termes à la prison à la vie.
D’après toujours la Secrétaire générale du ministère de la Justice, «l’article 310 bis du Code pénal punit maintenant le harcèlement sexuel d’une peine de 1 à 5 ans contre une peine qui était de 3 mois à 3 ans précédemment. Et là l’amende est portée de 1 million à 3 millions contre 50 mille à 500 mille francs précédemment. Et lorsque la victime est âgée de moins de 15 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé».
Ainsi pour Aïcha Tall Gassama, il est  important  que les  membres de la centrale syndicale et du patronat  s’en imprègnent afin de porter cette loi à la connaissance des employeurs et des travailleurs. Elle reste persuadée que les agressions sexuelles de viol et de la pédophilie ne sauraient être combattues efficacement, si les auteurs ne sont pas dénoncés. «Il nous appartient tous de jouer notre partition pour protéger les enfants, filles comme garçons, contre les prédateurs sexuels», a-t-elle suggéré. Car, «entre le 10 janvier 2020, date d’entrée en vigueur de la loi jusqu’au 31 mars 2021, 451affaires liées au viol et à la pédophilie ont été dénombrées dans 12 tribunaux de grande instance sur les 15 que compte le pays. Ces atteintes sexuelles continuent de faire des victimes même si on a globalement remarqué une baisse du nombre de cas et un recul de viols suivis de meurtre», a-t-elle informé.
Par Justin GOMIS- justin@lequotidien.sn