Moustapha Diakhaté affiche son opposition au projet de loi d’amnistie générale brandi par le Président Macky Sall pour la libération des prisonniers politiques dont Ousmane Sonko, leader de l’ex-parti Pastef. «Pierre Goudiaby Atepa et Alioune Tine, qui ont pris fait et cause pour le maire de Ziguinchor pour des raisons ethno-régionalistes, se présentent comme des médiateurs. Or, dans les affaires de Ousmane Sonko, Macky Sall n’y est pour rien. Ce sont des affaires privées qu’il avait avec Adji Sarr et Mame Mbaye Niang. Il les a, malheureusement, politisées, internationalisées pour détruire notre pays», a défendu l’ancien ministre, chef de Cabinet du Président Sall, hier sur la Rfm. Cette loi générale d’amnistie va plutôt «desservir» le Président Macky Sall, souligne Diakhaté, qui ne manque pas de faire remarquer que le chef de l’Etat «n’y tirerait absolument rien».

Amnistie et dialogue : Le Niet de Khalifa et Tas

«Macky Sall se tirerait une balle dans le pied en discutant et en cherchant à amnistier les faits qui sont reprochés à  Sonko», argue l’ancien président du Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), qui qualifie de «précédent dangereux» cette loi d’amnistie. «Je lui déconseille d’aller dans ce sens-là, parce que c’est extrêmement grave. Il n’y a plus de problèmes dans le pays depuis qu’on a arrêté l’ancien inspecteur des Impôts et domaines (Ndlr : Ousmane Sonko).  Les Sénégalais vaquent à leurs occupations, les institutions fonctionnent. Ce sont des éléments de langage qui sont élaborés pour vendre véritablement une chose qui est inacceptable», indique encore Moustapha Diakhaté. Ce dernier de poursuivre son argumentaire pour se donner de la contenance : «(…) Amnistier les faits qui sont reprochés à Ousmane Sonko, le gracier pour le ramener dans le jeu politique et démocratique alors que les politiques de Ousmane Sonko sont eux-mêmes sortis du cercle républicain et démocratique par leur attitude envers le Sénégal et à la démocratie», relève M. Diakhaté.

Tension politique et sociale : UN CHŒUR POUR L’APAISEMENT

Selon l’architecte Pierre Goudiaby Atepa et le défenseur des droits de l’Homme Alioune Tine,  Macky Sall et Ousmane Sonko sont disposés à dialoguer, ouvrant la voie à une possible amnistie pour les détenus politiques dont Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Une volonté affichée après la tension née de la décision prise par le Président Sall et entérinée par l’Assemblée nationale de reporter l’élection présidentielle au 15 décembre 2024, en lieu et place de la date du 25 février qui avait été initialement retenue.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn