Il faudra encore attendre quelques mois pour que l’adoption de la loi sur l’accès à l’information, qui fait partie des critères d’évaluation de l’indice de bonne gouvernance, soit effective. Conscient de ces lenteurs, le gouvernement a décidé d’accélérer son processus à travers une démarche inclusive.

La loi sur l’accès à l’information est toujours en état de projet. Selon les révélations de Mamadou Saliou Sow, secrétaire d’Etat au ministère de la Justice chargé des Droits humains, qui présidait hier une rencontre de partage sur le processus d’adoption d’une loi générale sur l’accès à l’information au Sénégal, la note du Sénégal en ce cens est de 2 sur 4, selon les termes définis par le Partenariat pour un gouvernement ouvert (Pgo) auquel le pays a adhéré en 2018. D’après lui, les critères de ce partenariat reposent sur «la transparence budgétaire (notre pays a eu une note de 4/4), la participation citoyenne (4/4), la déclaration du patrimoine (4/4) et enfin le critère de l’accès à l’information». C’est là où le bât blesse à cause d’une adoption qui traîne encore. «La loi était sur le circuit administratif et n’avait pas été adoptée, encore moins votée», avoue M. Sow
Aujourd’hui, le Sénégal a décidé de finaliser le processus d’adoption de cette loi en discutant «avec l’ensemble des partenaires, notamment les administrations publiques et celles privées ayant une mission de service publique, mais aussi les institutions, les organisations de la société civile pour arriver à faire une loi sur l’accès à l’information qui va permettre de respecter entièrement les critères qui ont été définis par le Pgo». Il rappelle que l’accès à l’information est un droit fondamental reconnu par la Constitution et les institutions juridiques internationales dont le Sénégal a ratifié les conventions. «Les citoyens ont besoin d’avoir accès à des informations puisées des sources pour consolider leurs opinions», explique M. Sow. Pour lui, «l’accès à l’information permet de renforcer, de consolider la démocratie, l’Etat de droit, la transparence et la participation citoyenne, le contrôle citoyen, la reddition des comptes et l’efficacité pour une Administration de qualité». Il devient alors pressant d’accélérer cette réforme, car «le citoyen a besoin d’avoir une source officielle où il peut s’abreuver», assure M. Sow qui soutient qu’un citoyen bien «informé est un citoyen plus responsable».
Depuis hier, le gouvernement a décidé d’enclencher un processus de partage inclusif en partageant le contenu de ce projet avec les experts, les enjeux avec les administrations publiques et privées ayant une mission de service public. Et selon Mamadou Sow, «il y aura un deuxième atelier qui sera dédié aux organisations de la société civile à l’issue duquel il y aura des observations, des recommandations». Au terme de ce long processus, «le projet sera transmis au Secrétariat général du gouvernement qui le transmettra en Conseil des ministres pour adoption. Et nous allons nous occuper de la partie administrative en s’adressant aux honorables députés».