Une «manifestation mécanique». C’est ainsi que Déthié Fall a qualifié le vote de la loi sur le parrainage. Qui a été voté ce 19 avril 2018. Les députés de l’opposition, ne pouvant accepter la proposition de Moustapha Cissé Lo de voter sans débat, ont tout bonnement boudé la séance. Ils ont ainsi raté l’amendement de Aymérou Gningue. Le président du groupe parlementaire de la majorité a proposé de réduire jusqu’à 0,8% les signatures nécessaires au parrainage. Il a aussi demandé qu’il soit maintenu à 1% des inscrits le plafond de signatures nécessaires pour faciliter la vérification. Son amendement a été accepté.

Pour sa part, Déthié Fall s’est indigné « du forcing de Macky Sall »qu’il a apostrophé en l’appelant « Boy Fatick ». Il a par ailleurs soutenu qu’il avait fait appel aux militants de Rewmi de faire libérer Idrissa Seck. Selon ses explications, la pression exercée a conduit au transfert de leur leader du commissariat du 4ème de la Médina à Dakar plateau. «Le président Idrissa Seck est un détenu politique. Je demande à tous les sympathisants et militants de venir me rejoindre pour le libérer» a-t-il déclaré.

Son compère de l’opposition, Ousmane Sonko, a préféré déverser sa bile sur le président de la République. « Macky Sall ne va pas dormir tranquillement désormais. Pour voter une loi, il lui a fallu barricader toute Dakar pour y parvenir (…) Le moment venu, il saura notre plan d’actions». Cette déclaration du leader de Pastef est le point d’orgue d’une journée qui a été agitée.

Dès 9 heures 18 minutes, les policiers ont commencé à envoyer du gaz lacrymogène sur une foule qui s’est amassée devant l’immeuble Maginot. Les arrestations des leaders de l’opposition et de la société civile s’en sont suivies. Comme des enfants devant leurs jouets, les limiers ont usé et abusé du gaz lacrymogène. Un camion roulant à une allure inexplicable en centre se faisait une joie de disperser les foules. Journalistes, commerçants et manifestants, les limiers ne faisaient pas la distinction. Pendant ce temps, certains députés en sont venus aux mains.