Lomé – Découvrabilité des œuvres culturelles africaines : L’Oif connecte les journalistes culturels

Appuyer la diffusion et la découvrabilité des œuvres culturelles africaines sur les plateformes numériques, revisiter les fondamentaux du journalisme, renforcer les capacités des journalistes culturels dans la compréhension et l’analyse des différents champs des industries culturelles : voilà quelques-uns des objectifs de l’atelier de formation et de sensibilisation des journalistes culturels de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, organisé par l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) à Lomé (Togo).
A l’heure du numérique, le journaliste doit se réinventer, s’adapter ou disparaître… En organisant cette formation au profit de 30 jeunes journalistes culturels venus de 16 pays dont 9 de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de 7 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) vient de satisfaire une nouvelle doléance. Après Dakar (Sénégal), Libreville (Gabon), Antananarivo (Madagascar) en 2017 et ensuite Saint-Louis du Sénégal en 2019, Lomé au Togo accueille, du 13 au 15 novembre 2024, le cinquième atelier des journalistes culturels de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette formation, lancée officiellement mardi dernier à Lomé, permettra aux jeunes journalistes des pays membres de l’organisation francophone, de mieux cerner, diffuser et valoriser l’information culturelle.
L’objectif est d’appuyer la diffusion et la découvrabilité des œuvres culturelles africaines sur les plateformes numériques, de revisiter les fondamentaux du journalisme, renforcer les capacités dans la compréhension et l’analyse des différents champs des industries culturelles et créatives, mais aussi et surtout, faciliter l’établissement de contacts et le partage d’expériences entre les journalistes culturels. Ils étaient 400 à candidater, et 30 ont été retenus à la fin. La représentante-résidente de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) pour l’Afrique de l’Ouest à Lomé, Thi Hoang Mai Tran, la ministre de la Culture du Togo, ainsi que Kanel Engandja Ngoulou, directeur de la Langue française dans la diversité des cultures francophones, se félicitent de l’atelier et du choix des candidats. «Il y a un enjeu qui est très important pour nous, parce que les journalistes sont à la fois créateurs de contenus mais aussi diffuseurs des œuvres culturelles. Et les enjeux, en réalité, se confondent avec nos objectifs. L’autre enjeu qui était également un objectif pour nous, c’est de renforcer la cohésion entre journalistes», déclare Kanel Engandja Ngoulou. Directeur de la Langue française dans la diversité des cultures francophones, il a souligné que la culture est un champ très «spécifique» et que lorsqu’un journaliste est engagé à devenir journaliste dans ce champ spécifique, il faut impérativement qu’il sache de quoi il va parler.
«Les industries culturelles des pays du Sud font face à des défis majeurs»
Revenant sur les objectifs de la formation, la représentante-résidente de l’Organisation internationale de la fFrancophonie (Oif) pour l’Afrique de l’Ouest, Thi Hoang Mai Tran, a rappelé aussi qu’au sein de l’espace francophone, les filières de l’audiovisuel, du spectacle vivant et de l’édition, dans lesquelles l’organisation s’investit depuis des années, sont déjà bien établies, mais leur potentiel créatif et économique considérable n’est pas pleinement exploité. «Les industries culturelles, notamment celles des pays du Sud, font face à des défis majeurs tels que la diffusion et la découvrabilité des œuvres, et ce particulièrement sur les plateformes numériques», fait-elle savoir, tout en rappelant également que dans le cadre de son projet «Industries culturelles et découvrabilité», l’Oif mène des actions de sensibilisation et de formation auprès des acteurs de la culture de l’Afrique francophone dont bon nombre d’entre eux rencontrent des contraintes technologiques et ont de faibles compétences numériques en rapport avec le sujet.
Sous ce rapport, rappelle Mme Hoang Mai Tran, le besoin d’avoir une compréhension de ce que représente l’environnement numérique a été exprimé par les acteurs culturels en 2022, lors des séances de sensibilisation au Masa et au Fespaco. «Cette formation est l’occasion de rappeler l’attachement de l’Oif à la diversité culturelle et linguistique, qui constitue le fondement de son identité. Et aujourd’hui, l’Oif affirme la nécessité de recentrer les efforts de coopération par la création, la diffusion, la circulation et la découvrabilité des contenus culturels de l’espace francophone pour une meilleure promotion, une meilleure protection de la diversité des expressions francophones dans l’espace numérique», a-t-elle expliqué devant l’assistance. A rappeler que la culture et la créativité représentent 3, 1% du Produit intérieur brut mondial et 6, 2% du total des emplois, selon une étude de l’Unesco publiée en 2022.