Le Sénégal perd 40 mille ha de forêt par an, d’après la Fao. A Lompoul hier, les acteurs du secteur de la foresterie se sont accordés sur la nécessité de promouvoir le reboisement lors de la célébration de la Journée nationale de l’arbre.
Entre les filaos distillant généreusement leur ombre et l’océan qui lâche sa brise, Lompoul sur mer, cadre de célébration de la Journée nationale de l’arbre, respire de l’air pur. Sur les dunes de sable fin de cette localité située dans le département de Kébémer, la verdure des filaos souffre tant bien que mal des affres de la faible pluviométrie à l’image de la déforestation qui frappe les forêts sénégalaises. Selon la Fao, la dégradation et la destruction des écosystèmes forestiers au Sénégal se situent autour de 40 mille hectares par an. Ces chiffres rendent insuffisant l’effort de foresterie et de reforestation estimé 20 mille ha environ par an.
Reboiser ? Le salut forestier pourrait venir par l’adoption de cette démarche. Mais encore faudrait-il que les forestiers se dotent de moyens suffisants. Président de l’Union des coopératives et exploitants forestiers du Sénégal (Ucefs), Abdoulaye Sow appelle le gouvernement à revoir la taxe sur le bois importé. «Le gouvernement doit durcir la taxe sur l’importation du bois. Dans la plupart des maisons, c’est le bois importé qui est utilisé. On doit promouvoir notre savane en mettant des taxes sur le bois importé. Cela va nous permettre de financer notre reboisement», a préconisé M. Sow. Le président de l’Ucefs estime que «c’est bien de reboiser mais le plus important constitue le suivi des plantes. Une plante est comme un bébé, il faut qu’on l’aide à se développer».
Le ministre de l’Environnement et du développement durable lui n’a pas donné une suite à l’appel des forestiers. «C’est par des efforts conjugués adossés à l’intégration de l’arbre à toutes les orientations politiques et économiques que nous pouvons faire reculer la pauvreté, améliorer la productivité agricole, garantir la sécurité alimentaire, l’approvisionnement énergétique et promouvoir notre émergence», a indiqué Abdou Karim Sall. Pour cela, a souligné le ministre, «13 millions de plants aptes à être mis à terre», ont été produits cette année.
Par ailleurs, M. Sall a plaidé pour une valorisation de la foresterie urbaine au-delà de l’esthétique. «Il est temps que l’on multiple de la foresterie urbaine, en tant que moyen potentiellement efficace et écologique rentable, et apte à améliorer l’environnement et l’aspect des villes», dit-il.
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