L’opposition et la Société civile marchent aujourd’hui

La manifestation prévue aujourd’hui par l’opposition se heurtera à l’arrêté d’interdiction des rassemblements du ministre de l’Intérieur. Ce sera encore une haute tension dans un contexte de violences presque quotidiennes.
Les violences nées de l’arrestation de Ousmane Sonko, mercredi, se poursuivent dans plusieurs quartiers de Dakar et du Sud. Elles se sont poursuivies hier, avec la même détermination. C’est dans cette ambiance que la manifestation retenue ce vendredi par plusieurs organisations de soutien au leader de Pastef cristallise davantage les craintes. En effet, sauf surprise, les autorités vont interdire cette manifestation puisque samedi dernier, Dame Mbodj, Karim Xrum Xax et Cie ont été arrêtés à la Place de l’Indépendance pour, entre autres, «violation de l’arrêté n° 00-2555 en date du 19 février 2021 du ministre de l’Intérieur». Et le front Debout pour la démocratie et l’Etat de droit, mis en place mercredi, a décidé de se joindre à Frapp, Pastef, Y’en a marre et d’autres activistes qui comptent manifester aujourd’hui avec ou sans autorisation. Cheikh Tidiane Dièye et ses camarades, qui invitent à une marche dans toutes les localités du Sénégal, appellent les Sénégalais à se mobiliser pour arrêter les «dérives» de Macky Sall. Mais Pastef Dakar et Frapp Dakar avaient lancé, lors de leur conférence de presse conjointe, mardi dernier, cette initiative. «Dans le souci de faire une convergence au niveau de la lutte avec nos camarades de Y’en a marre, Fds et la Coalition du peuple, nous avons décidé de surseoir à notre marche du 2 mars et concentrer nos efforts sur celle du 5 mars. Nous en appelons au Peuple sénégalais : homme comme femme, aujourd’hui nous sommes à un tournant de l’histoire. A l’heure où nos acquis démocratiques sont bafoués du pied par le régime actuel, nous avons l’occasion d’inscrire nos noms dans les livres d’histoire de notre pays. L’heure de la résistance est venue», avaient-ils déclaré. Daouda Guèye de Frapp/France dégage avait indiqué que le préfet ne peut pas leur opposer un argument pertinent en vue de fonder ses interdictions. «Dans tous les grands pays du monde, malgré la présence de la pandémie et les mesures qui accompagnent la lutte contre la maladie, des citoyens manifestent en respectant les mesures barrières. D’ailleurs, durant toutes nos marches, à chaque fois qu’il y a débordement, c’est parce que tout simplement ils ont voulu restreindre les libertés en réprimant la manifestation», avait insisté M. Guèye.