«Il faut d’abord savoir ce que l’on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire, il faut ensuite de l’énergie pour le faire.» Georges Clémenceau.
Le candidat Macky Sall voulait une société sénégalaise juste et équitable, il l’a dit, ce fût son discours depuis la naissance de l’Apr, le 1er décembre 2008 jusqu’à la veille de l’élection présidentielle de 2012. Une fois élu par les Sénégalais d’ici et d’ailleurs, il n’a pas manqué d’énergie et de courage pour le faire. Savez-vous que c’était là une demande constante des Sénégalais de l’extérieur depuis qu’ils ont obtenu le droit de vote en 1992 ? En effet, depuis 25 ans la Diaspora sénégalaise exclue du processus démocratique n’a cessé de réclamer son droit le plus absolu à savoir : choisir ses représentants au Parlement puisque la démocratie veut que tout électeur soit éligible. «La politique, ça ne consiste pas à suivre le courant, mais à indiquer le cap», disait le Président Chirac.
C’était pour ne pas suivre le courant à l’époque, que Monsieur Macky Sall avait pris son destin en main pour demander aux populations sénégalaises de lui confier un certain temps leur destin. Non, il n’a nullement l’intention d’instaurer l’ancien système encore moins de suivre ce courant. Quoi de plus juste et normal que d’accorder à cette vaillante catégorie de citoyens sénégalais à part entière et non entièrement à part, une représentation au Parlement, le chantre, le symbole même de toute démocratie ?
3 millions de Sénégalais qui, chaque année, déversent dans l’économie sénégalaise 900 milliards de francs Cfa presque le tiers du budget national et plus que l’aide au développement n’ont-ils pas le droit d’exister politiquement ? Quelle autre catégorie de citoyens sénégalais peut prétendre faire mieux ? Rares sont les familles sénégalaises qui ne comptent sur un membre de la Diaspora pour vivre. Et il va sans dire que sans l’apport, l’attention et le patriotisme des Sénégalais de l’extérieur, le Peuple serait descendu dans la rue pour réclamer le pain ou la mort. Dès lors, Il est regrettable d’entendre l’opposition crier à hu et à dia sur l’augmentation du nombre de députés à l’Assemblée nationale et pour seul argument, l’augmentation des charges dans le budget national. Ne dit-on pas que la démocratie a un coût. Entendons-nous bien sur ce que l’on veut pour la société sénégalaise, car on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Sommes-nous à la recherche d’une société sénégalaise démocratique, juste et équitable, où tous les citoyens ont les mêmes droits et devoirs ? Si oui, alors l’opposition doit cesser de nous tympaniser, faute de programme politique et de projet de société à proposer aux Sénégalais.
Depuis que le Sénégal est indépendant, aucun député n’a présenté une proposition de loi tendant à la révision en baisse des privilèges des députés. Il est quand même incroyable que des chefs de parti veuillent se cacher derrière cette loi afin d’élimer des adversaires sur la scène politique du Sénégal. En clair, si les 15 députés de la Diaspora sont inclus dans le nombre de députés existants, plusieurs partis n’existeront plus, car ils ne seront plus représentés à l’Assemblée nationale. Et les Etats-majors des partis politiques le savent très bien.
Revisitez les résultats des élections législatives depuis 1998, vous verrez que bon nombre de partis ont obtenu un siège à l’Assemblée nationale grâce au système du plus fort reste, après bien évidemment la comptabilisation des voix de la Diaspora. C’est dire que sans les voix de la Diaspora, beaucoup de ces partis seraient absents de la scène politique du Sénégal.
Maintenant parlons du coût qui fait tant jaser l’opposition. Je veux dire de l’augmentation des charges par rapport à l’augmentation du nombre de députés. Tous ces responsables de partis passent sous silence cette énorme charge qu’ils font porter aux citoyens sénégalais lors de chaque élection législative. Pour illustrer mes propos, prenons les Législatives de 2012 comme exemple. Lors de ces consultations, 24 listes étaient en compétition et seules 13 listes ont obtenu au moins un siège. Il y avait 5 368 783 inscrits sur le fichier électoral. Quand on sait que le ministère de l’Intérieur en charge de la confection des bulletins de vote doit commander le même nombre de bulletins de vote pour les 24 listes en compétition, ce qui nous fait 5 368 783 inscrits x 24 partis, soit un total de 128 850 792 bulletins. Alors qu’en fin de compte, seuls 1.968.852 ont voté. Faites le calcul pour voir le nombre de bulletins et enveloppes payés par le contribuable sénégalais inutilement, sans compter d’autres éléments considérables pour le bon déroulement des élections. «La difficulté pour un homme politique est de jouer juste sur un instrument désaccordé», soutenait Robert Sabatier.
Compatriotes de la Diaspora, comprenons bien qu’un droit ne se demande pas. Depuis 25 ans, nous n’avons cessé de nous battre pour obtenir notre droit le plus absolu. Aujourd’hui, le Président Macky Sall vient de nous entendre. Et, il accède à cette veille revendication. Alors, ne laissons personne nous divertir. Ces rabatteurs d’une battue de chasse ne sont nullement plus patriotes et plus citoyens que nous.
Aliou Ndao FALL
Secrétaire national chargé de la Diaspora
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