Mise en place d’un observatoire du loyer, baisse du taux forfaitaire de l’enregistrement, caution de 2 mois, telles sont les nouvelles mesures ressorties de la rencontre entre la ministre du Commerce et des Pme et les bailleurs, afin de revoir le prix du loyer à la baisse.Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant)

– La ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (Pme), Assome Aminata Diatta, a annoncé hier, lors d’une rencontre avec les acteurs, quatre mesures pour consacrer la baisse du loyer. «Il s’agit de dégager des pistes de solutions au problème du loyer. Le pouvoir d’achat baisse drastiquement quand le coût du loyer est élevé. Dans ce contexte marqué par la cherté des denrées de première nécessité, cette situation est davantage ressentie par les populations », a dit la ministre, pour motiver la tenue de la rencontre qui devait se tenir depuis le 2 novembre. Revenant sur les mesures à prendre pour l’effet escompté, elle a d’abord évoqué la mise en place d’un observatoire du loyer. «L’observatoire est une nécessité, il y a une proposition de texte déjà sur place», a-t-elle fait savoir, assurant que le dernier mot revient au président de la République pour l’effectivité de la structure. «Si le président de la République donne son accord, on peut se réunir avec les acteurs pour revoir le texte, le mettre en adéquation avec les préoccupations des uns et des autres, pour nous permettre d’avoir un premier instrument», a-t-elle poursuivi. «C’est peut-être une structure qui pourrait beaucoup s’appuyer sur, à la fois, le ministère de l’Urbanisme, le ministère des Finances, le ministre du Commerce… Mais vraiment, il faut que cette structure ait des agents dédiés qui ne font que travailler sur la question du loyer, pour que toutes les préoccupations soient efficacement prises en charge», a-t-elle dit à propos de cet instrument à venir probablement. La question de la caution est le 2ème point à régler, selon la ministre. «Quand des bailleurs demandent trois, quatre, six mois de caution, il reste évident que c’est extrêmement difficile. Puisque même quand on vous propose un studio de 100 000 francs, vous êtes obligés de débourser d’abord 500 000 pour pouvoir accéder à ce studio. Nous pensons qu’il faut effectivement proposer des mesures pour que, par exemple, la caution ne dépasse pas deux mois», a-t-elle dit sur le sujet. Elle a tour à tour évoqué la baisse du taux forfaitaire de l’enregistrement (auprès des agences immobilières) jusqu’à 2% et la gestion de la commission à l’agence par les deux parties contractantes et non par le locataire uniquement. «La commission à l’agence doit être supportée par les deux parties», a-t-elle insisté.  La baisse du taux à l’enregistrement va, selon elle, encourager les bailleurs à s’enregistrer, moyennant des avantages à étudier. Cet enregistrement, combiné à l’Observatoire, va permettre d’avoir des statistiques fiables sur le loyer. «Pour élaborer des politiques, il faut disposer de statistiques, c’est pourquoi il est important de mettre en place l’Observatoire», a insisté Assome Diatta.
Pour Me Bassirou Sakho, vice-président de l’Alliance pour la défense des locataires du Sénégal, les discussions entamées doivent se poursuivre, en intégrant tous les acteurs. Il a fait savoir que la mesure de baisse des loyers en 2014 a échoué à cause de la précipitation et de la mise à l’écart de certains acteurs. Une erreur à rectifier, estime-t-il, assurant qu’il doit en être de même pour la composition de l’Obser­vatoire du loyer en gestation.
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