L’Union des magistrats sénégalais (Ums) n’a pas tardé à réagir à la sortie énergique de Me Mbaye Guèye. Elle dénonce des attaques «injustifiées» et «inacceptables» du Bâtonnier, qui dénonçait le comportement du Parquet à propos de l’application tardive du Règlement 5 de l’Uemoa.

L’Union des magistrats sénégalais (Ums) n’a pas perdu de temps pour apporter la réplique au Bâtonnier de l’Ordre des avocats, qui a dénoncé vendredi certaines pratiques du ministère public. Dans son communiqué, le Bureau exécutif de l’Ums condamne ces «graves déclarations à l’encontre des magistrats du Parquet qu’il accuse d’arrestations illégales». Elle regrette qu’il ait fait des «menaces de déballage et même de saisine d’organismes des Nations unies», après avoir accusé le procureur de la République d’avoir instruit la «violation délibérée du Règlement No5/Cm/Uemoa dans l’affaire Khalifa Sall».
Au final, l’Ums «condamne avec la plus grande fermeté ces attaques personnelles en déphasage avec les règles les plus élémentaires de courtoisie et de respect qui doivent prévaloir entre avocats et magistrats». L’association des magistrats considère ces «attaques» de Me Mbaye Guèye «injustifiées d’autant qu’elles sont faites sur la base de considérations fondées sur une opinion personnelle du déroulement d’une procédure».
Apportant sou soutien au Parquet, l’Ums rappelle «qu’aucune disposition légale n’interdit une arrestation devant la prison». Elle rappelle que les divergences de vues qui sont «le propre du débat judiciaire doivent trouver leur solution à travers l’exercice de voies de recours». Par conséquent, le Bureau exécutif de l’Ums juge «inacceptable qu’une personne, fut-elle Bâton­nier, puisse s’ériger en censeur des magistrats et brandir contre eux des menaces». In fine, elle «en appelle au sens de la retenue et de la responsabilité de tous».
Vendredi, Me Mbaye Guèye s’en est pris aux procureurs, qui abuseraient de leur pouvoir en faisant arrêter au seuil de la prison les détenus libérés grâce à l’annulation d’une procédure. Dans la même veine, il a dénoncé le comportement de Me Sidiki Kaba, en «complicité avec le procureur de la Répu­blique», qui est à la base du retard lié à l’application du règlement 5 de l’Uemoa dont la première conséquence est l’annulation de l’affaire Thione Seck.
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