Le Parti socialiste du Sénégal traverse, depuis plusieurs années, une phase de profonde léthargie. Ne pas en faire le constat, c’est se refuser à regarder la réalité en face.
Les résultats peu convaincants obtenus lors des différentes consultations électorales traduisent une érosion continue de notre influence, symptôme d’un affaiblissement préoccupant de notre appareil politique.
Cette situation est, en grande partie, le fruit de choix stratégiques discutables, d’un manque de clarté dans les orientations, d’une vision peu affirmée et d’une ambition collective en perte de vitesse.
Depuis 2019, la direction du parti semble avoir privilégié une posture de soutien, parfois trop effacée, au détriment de son rôle moteur. Cette posture a, de manière regrettable, contribué à reléguer notre formation au second plan, dans une logique d’accompagnement qui ne répond pas à nos idéaux, ni aux attentes de nos militants.
Face à cet état de fait, deux options se présentent : subir ou agir.
Subir, c’est accepter passivement l’effacement progressif de notre parti, et s’aligner, sans condition, sur des dynamiques qui ne nous ressemblent pas.
Agir, en revanche, c’est entreprendre une réflexion lucide et courageuse sur notre présent et notre avenir.
Il s’agit de reconnaître que notre formation semble s’être éloignée de son principe fondateur : la conquête démocratique du pouvoir au service du Peuple.
Il est impératif de relancer, sans tarder, un processus de revitalisation de nos structures à tous les niveaux, en mettant en œuvre, de façon rigoureuse, les résolutions issues des séminaires et réunions du Bureau politique.
Nous devons également procéder à la constitution d’une équipe dirigeante renouvelée, représentative, rajeunie, ouverte à toutes les générations et animée par un esprit de service et de renouveau.
Il est temps de dépasser les querelles internes, souvent contre-productives, pour faire face aux défis majeurs du moment, notamment l’émergence de nouvelles forces politiques, aux projets parfois éloignés de notre conception de la République.
L’urgence est réelle. Le temps presse.
Notre image, autrefois synonyme de rigueur et de responsabilité, souffre aujourd’hui d’une certaine immobilité.
Des partis comme le Pit et l’Afp ont, chacun à leur manière, su redéfinir leur trajectoire.
A nous maintenant d’assumer pleinement notre histoire, notre responsabilité et notre avenir.
Papa Massar NDOYE
Membre du BP et du SEN du PS